Trois valeurs à l’achat

Salima Barragan

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Sélection des meilleures convictions européennes. Avec Richard Brown de Janus Henderson.

L’Europe a-t-elle déjoué une récession? L’indice paneuropéen FTSE World Europe Index sur les moyennes et grandes capitalisations ne semble plus s’en inquiéter:  il s’est apprécié de 8.45% depuis de début de l’année. Afin de le battre, Richard Brown, portfolio manager chez Janus Henderson, mise sur la France, l’Allemagne et la Finlande. Il partage avec Allnews ses 3 meilleures convictions.

L’indémodable Adidas

Le scandale autour de la rupture du contrat avec la star américaine Kanye West en 2022 avait pesé sur le titre du fabricant bavarois d’articles de sport. Mais depuis l’entrée en fonction au 1er janvier du nouveau CEO Bjorn Gulden, l’action du créateur de la basket à trois bandes a regagné la confiance des investisseurs. Le cours flambé de 25% porté par la réputation du manager norvégien qui avait précédemment mené à bien les redressements de Puma et Pandora. «Il va vraisemblablement réitérer ces performances pour Adidas, qui est sans doute une meilleure société que les deux précédentes, mais qui a été mal gérée», glisse Richard Brown.

«Adidas est une de nos actions les plus valorisées, mais nous pensons qu'un retour à une forte croissance lui permettra de bien se comporter»

Le cours du titre se négocie actuellement à 140% les bénéfices. «Adidas est une de nos actions les plus valorisées, mais nous pensons qu'un retour à une forte croissance lui permettra de bien se comporter», ajoute-t-il. Adidas a d’or et déjà annoncé sa volonté de mettre les bouchés doubles sur le marché américain afin de redorer son image et assurer sa croissance outre-Atlantique.

UPM: les produits forestiers au cœur de l’innovation

Les performances du fabricant finlandais de pulpe et de papier ont récemment déçu les investisseurs. En cause: la faiblesse de ses activités principales. Mais la société a investi dans d’autres segments capables de transformer l’entreprise au cours de la prochaine décennie. UPM propose dorénavant des matériaux biochimiques à base de bois pour remplacer des composants d'origine fossile utilisés ,par exemple, dans la fabrication de textiles, d’emballages, des détergents, des caoutchoucs et des résines: «Nous restons enthousiastes sur ses perspectives dans les biodiesels et les produits biochimiques, car ils peuvent remplacer le pétrole des bouteilles en plastique par du bois», souligne Richard Brown. Sa filiale UPM Biomedicals développe des produits biomédicaux durables à base de bois pour une variété d'applications. La société dispose aussi d’une technologie lui permettant d’associer des fibres de cellulose à des polymères afin de concevoir des matériaux de haute performance. Le rendement de son dividende est de 5,21% et le titre se traite à 9.8X les bénéfices.

La «supermajor» énergétique française

Total Energies reste le plus grand pari du gérant. «D'une action onéreuse à l'une de nos positions les moins chères, Total Energies se négocie actuellement à 6 ou 7 fois le ratio cours/bénéfice et offre un rendement du dividende de 5 %», explique-t-il à propos du fournisseur d’énergie français qui a su diversifier ses activités dès 2016 par le biais d’acquisitions stratégiques et créer une division d’énergies renouvelable. «Compte tenu de la technologie existante et du capital dont dispose la société, nous pensons que Total Energies jouera un rôle essentiel dans la transition énergétique au cours de la prochaine décennie grâce à sa capacité à déployer de nouvelles technologies telles que la capture du carbone et l'hydrogène, et à offrir une sécurité énergétique à grande échelle», estime-t-il.

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