Travailleurs étrangers: pourquoi la Suisse perd en attractivité?

Communiqué, JobCloud

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JobCloud commente la récente étude «Decoding Global Talent». Le CEO Renato Profico remarque des difficultés croissantes pour obtenir un permis de séjour en Suisse.

La Suisse compte toujours parmi les destinations préférées des travailleurs originaires d’autres pays, même si elle perd en popularité, comme le montre l’étude «Decoding Global Talent» menée par le Boston Consulting Group, The Network et JobCloud. En effet, la Suisse occupe la huitième place du classement, derrière notamment les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada. La volonté de travailler à l’étranger a fortement diminué chez les employés suisses. Les jeunes et les personnes hautement qualifiées restent les plus disposés à exercer leur activité à l’étranger. Enfin, si les travailleurs suisses s’établiraient à l’étranger en priorité pour élargir leur horizon personnel, ceux originaires d’autres pays le feraient plutôt pour améliorer leur niveau de vie.

Selon une étude du Boston Consulting Group et de The Network (un réseau de plateformes d’emploi en ligne leaders, dont JobCloud fait partie), la Suisse occupe la huitième place du classement des destinations préférées des travailleurs étrangers. Notre pays a donc perdu trois places par rapport à la dernière étude, datant de 2014. Il a perdu de son attractivité en particulier auprès des Russes, des Chinois et des Américains, mais également auprès des Italiens et des Allemands. En effet, alors qu’en 2014 la Suisse était la destination favorite des Allemands, elle se trouve désormais derrière les Etats-Unis. 

«Depuis quelques années, il est devenu plus difficile pour les travailleurs étrangers d’obtenir un permis de séjour en Suisse», explique Renato Profico, CEO chez JobCloud (jobs.ch / jobup.ch), entreprise leader sur le marché de l’emploi en ligne suisse et membre de The Network. Daniel Kessler, CEO de BCG Suisse, ajoute «La huitième positon ne peut pas être l’ambition de la Suisse. Notre capacité d’innovation a besoin des meilleurs talents du monde entier et il faut un plan politique concret pour ramener la Suisse au top 3 des pays les plus attractifs pour les employés.»

Les pays de prédilection sont les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada. Le grand perdant est le Royaume-Uni, qui est passé de la deuxième place en 2014 à la cinquième place en 2018. Un tel recul s’explique notamment par le Brexit. Enfin, l’Australie (de la septième à la quatrième place) et l’Espagne (de la huitième à la sixième place) enregistrent les plus belles progressions. 

Les Suisses préféreraient travailler aux Etats-Unis ou… rester en Suisse.

En ce qui concerne les Suisses, leur volonté de travailler à l’étranger a fortement diminué: s’ils étaient encore 77% à exprimer leur vœu de trouver un poste à l’étranger en 2014, ils ne sont plus que 60% en 2018. Toutefois, ce chiffre reste plus élevé que la moyenne internationale de 58%. Les jeunes et les personnes hautement qualifiées sont les plus disposés à travailler dans un autre pays (respectivement 64% et 71%).

«L’étude montre que l’équilibre vie professionnelle-vie privée et une relation de travail saine sont des facteurs plus importants que la moyenne pour les travailleurs suisses», souligne Renato Profico. De toute évidence, ils sont de moins en moins prêts à renoncer à ces facteurs pour un poste à l’étranger. En effet, un déménagement dans un autre pays implique nécessairement la construction d’un nouvel environnement et la découverte d’une nouvelle ambiance de travail. » Quant à ceux qui osent sauter le pas, ils le font en priorité pour élargir leur horizon personnel, pour acquérir une nouvelle expérience professionnelle ou pour découvrir une autre culture. Un niveau de vie ou un salaire plus élevés ne poussent que peu de Suisses à s’établir à l’étranger. En revanche, ce sont des facteurs particulièrement importants pour les travailleurs originaires d’autres pays qui envisagent de s’établir à l’étranger. 

La Suisse très appréciée par les Français et les Etats-Unis n°1 en Suisse.

Où les travailleurs suisses s’établissent-ils? Non pas dans les pays voisins, mais aux Etats-Unis et au Canada. L’Allemagne (premier pays limitrophe) figure en troisième position, suivie par l’Australie, un autre pays d’outre-mer. Les régions anglophones semblent donc être plus prisées que les pays où l’on parle l’une des langues nationales.

En revanche, quelques-uns de nos voisins se verraient bien emménager en Suisse. En effet, notre pays est particulièrement apprécié des travailleurs originaires de France, de Bosnie, de Serbie, d’Italie et de Tunisie. Pour les personnes actives dans les domaines des IT, de l’ingénierie, de la vente, de la numérisation et du management, le rêve peut vite devenir réalité: les postes dans ces secteurs sont difficiles à pourvoir en Suisse, que ce soit par des travailleurs nationaux ou étrangers. Environ 46% des recruteurs interrogés disent même que cette tâche est devenue encore plus compliquée ces trois dernières années.

A propos de l’étude

Menée au cours des premiers mois de l’année 2018, l’étude «Decoding Global Talent» est basée sur les réponses de 366’139 employés et chercheurs d’emploi originaires de 197 pays différents. Les participants ont été interrogés sur des sujets variés, notamment «le travail à l’étranger», à travers des questionnaires comprenant 40 questions.

Pour voir l’étude complète, cliquez ici.

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