La trêve en matière de droits de douane entre les États-Unis et la Chine entraîne une baisse des tensions commerciales significative, bien que temporaire. Elle réduit significativement les risques de récession et permet de stabiliser la confiance des investisseurs à court terme. Cependant, la voie à suivre en termes de politiques demeure très incertaine. Bien que le pire scénario soit peut-être évité, les implications à long terme pour le commerce mondial et les positionnements de portefeuille sont loin d’être réglées, en particulier si les droits de douane sont toujours plus élevés par rapport à ce qu’ils étaient au début de l’année.
$La trêve de 90 jours en matière de droits de douane entre les États-Unis et la Chine marque une baisse significative, bien que temporaire, des tensions qui ont fortement pesé sur les marchés mondiaux depuis le début de l’année. Alors que les deux pays réduisent leurs droits de douane punitifs – les taux des États-Unis chutant de 145% à 30%, et ceux de la Chine de 125% à 10% – les investisseurs ont réagi avec soulagement, en faisant monter les actifs à risque cette semaine à mesure que les craintes de récession diminuent.
En évitant un scénario qui aurait pu réduire la croissance du PIB des États-Unis de plus de 2%, la reculade ramène le taux effectif des droits de douane des États-Unis à environ 12%, ce qui réduit le frein sur l’économie des États-Unis à un peu plus de 1%. Il est important de noter que cela atténue également le risque de ruptures de stock généralisées. La Chine, elle aussi, en profite: son impact prévu sur le PIB est réduit à moins de 1%, offrant de la marge de manœuvre aux décideurs politiques ainsi qu’aux exportateurs.
Mais ce sursis ne résout rien. Bien que le pic de pessimisme en matière de politique commerciale soit probablement derrière nous, on s’oriente vers davantage, plutôt que moins, de barrières commerciales par rapport à il y a un an. L’horizon au-delà de la fenêtre de 90 jours reste flou. Dans un contexte d’incertitude persistante, les entreprises pourraient rester prudentes dans leurs décisions d’investissement et d’embauche, des niveaux de droits de douane élevés continuant à faire pression sur les marges et les prix à la consommation.
Pour l’instant, le pire scénario semble avoir été évité. Mais les marchés, et les investisseurs, doivent rester flexibles. La trêve apporte un soulagement mais ne résout rien, et l’incertitude politique restera probablement une source de volatilité.