Titres privilégiés et valeurs d’investissement: une opportunité de dislocation du marché

Seema Shah, Principal Asset Management

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Bien que la crise semble maintenant contenue, le risque supplémentaire lié aux actifs hybrides est probablement exagéré, ce qui crée une situation intéressante pour les investissements.

La défaillance récente de trois banques américaines a perturbé le marché des titres privilégiés et des valeurs d’investissement. Cependant, avec des écarts de taux de rendement proches de leur plus haut niveau de la dernière décennie, associés à un nouveau soutien réglementaire qui contribue à limiter le risque de contagion de la crise bancaire, la situation actuelle pourrait représenter un point d’accès attrayant pour la classe d’actifs.

La crise bancaire récente a perturbé de façon importante plusieurs marchés, notamment celui des titres privilégiés et des valeurs d’investissement, des titres hybrides qui présentent des caractéristiques à la fois d’actions et d’obligations et qui se situent entre les deux dans la structure du capital. Pourtant, bien que la crise semble maintenant contenue, le risque supplémentaire lié aux actifs hybrides est probablement exagéré, ce qui crée une situation intéressante pour les investissements:

  1. Les trois banques américaines qui se sont effondrées étaient uniques par rapport au secteur bancaire dans son ensemble, et qui plus est, les risques ont été réduits ultérieurement par l’appui récent de la part des institutions règlementaires fédérales et par un nouveau programme de prêt de la Réserve fédérale américaine.
  2. La décision des agences suisses de régulation d’éliminer les créanciers obligataires des fonds propres additionnels de catégorie 1 (AT1) du Crédit Suisse avant les détenteurs d’actions dans la fusion avec UBS avait initialement suscité une certaine perplexité sur les marchés, déclenchant une vente significative des fonds propres additionnels de catégorie 1 (AT1) et des obligations convertibles conditionnelles (CoCo). Cependant, les agences de régulation européennes ont depuis confirmé que, pour les banques en dehors de la Suisse, les obligations AT1 n’accusent des pertes qu’après les actionnaires, supprimant ainsi une source clé de préoccupation parmi les investisseurs.
  3. Suite à la crise bancaire, les taux de rendement se rapprochent de leurs niveaux les plus élevés depuis plus de 10 ans, et les écarts de taux de rendement par rapport aux bons du Trésor sans risque sont historiquement très larges.

Les investisseurs pourraient avoir intérêt à tirer parti de cette dislocation du marché car ces actifs offrent désormais, en termes de taux de rendement, un avantage par rapport aux obligations de base et présentent un profil de risque plus attrayant que les titres à fort taux de rendement, les agences de régulation et les décideurs politiques s’efforçant de contenir les risques du secteur bancaire.

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