L’économie suisse affiche une résistance aux risques géopolitiques supérieure à celle de ses grands voisins. Les signaux actuels quant à la dynamique conjoncturelle évoluent en ordre toujours plus dispersé.
La première estimation officielle du PIB suisse lors du premier trimestre prévoyait une croissance de 0,5% par rapport au trimestre précédent. Une fois de plus, l’économie suisse affiche une résistance aux risques géopolitiques supérieure à celle de ses grands voisins. Les signaux actuels quant à la dynamique conjoncturelle évoluent en ordre toujours plus dispersé.
Les indicateurs à haute fréquence comme l’indice relatif à l’activité économique hebdomadaire (AEH) du SECO ou les données du trafic aérien de l’aéroport de Zurich traduisent un net essor depuis mi-avril. Le secteur des services en général et celui du tourisme en particulier portent un regard confiant sur la saison estivale. La demande intérieure est en outre portée par un marché du travail extrêmement robuste.
En revanche, le baromètre conjoncturel du KOF semble anticiper un ralentissement de la dynamique de croissance. En net repli en mai, il est désormais sous la moyenne à long terme. Cet indicateur tient également compte de variables du marché financier, notamment les taux hypothécaires, en hausse considérable depuis janvier.
L’activité de construction a déjà ralenti au premier trimestre 2022, une tendance qui devrait se maintenir au fil des prochains trimestres.
Malgré une forte hausse des taux, surtout sur le marché hypothécaire, l’économie américaine n’est pas au bord de la récession dans l’immédiat selon nous. Le marché de l’emploi reste très tendu, les ventes au détail et la production industrielle sont robustes et le PMI reste en territoire de croissance. Mais, d’un point de vue historique, la Fed n’a pas pu éviter la récession dans environ 80% des cycles de relèvement.
Son dernier succès remonte à 1994, alors en période d’inflation en repli structurel et de productivité en hausse, deux conditions qui font défaut aujourd’hui. Actuellement, la relative solidité des ménages, la marge de manœuvre sur le marché de l’emploi, ainsi que la normalisation de la participation à celui-ci et de la demande de main-d’œuvre pourraient aider. Citons encore une détente des difficultés d’approvisionnement et des prix de l’énergie plus rapide que prévu.
Mais c’est précisément l’emploi et les ménages qui pourraient contraindre la Fed à relever ses taux plus vigoureusement que prévu pour obtenir les effets escomptés. Considérant ces éléments, nous estimons probable une légère récession sans crise du crédit au cours des deux prochaines années. Nous nous appuyons ici sur l’évolution observée en 2001.