Stagnation de l'activité des PME – PME PMI de Raiffeisen

Domagoj Arapovic, Raiffeisen

1 minute de lecture

Dans la plupart des pays européens, l'industrie est au bord d'une récession. Si en Suisse, la situation est moins alarmante, l'atmosphère s'y est également détériorée, en particulier chez les PME qui sont nettement plus impactées que les grandes entreprises.

En octobre, l'indice PMI PME de Raiffeisen a de nouveau clôturé à 50,0 points et se trouve donc de nouveau précisément sur le seuil d'expansion, c'est-à-dire la limite entre croissance et contraction. Les PME interrogées signalent donc pour la deuxième fois consécutive une stagnation de l'activité. Or, l'appréciation des différents aspects de l'activité révèle quelques différences avec le mois précédent, comme le montrent les sous-composantes. Ainsi, cette fois-ci les carnets de commandes stagnent, après avoir successivement reculé deux fois. Le sous-indice correspondant a grimpé de 47,3 à 50,0 points. En revanche, le recul du volume de production s'est accentué. La composante de production s'est réduite de 48,6 à 46,8 points pour rester dans la zone de contraction pour la troisième fois consécutive. D'un autre côté, la constitution des stocks d'achat (de 54,7 à 57,4 points) s'est accélérée, ce qui laisse supposer que les PME ont été surprises par la baisse de la dynamique de la demande. Car si le niveau de la production est plus faible qu'anticipé, les stocks augmentent.

Léger mieux en matière de difficultés d'approvisionnement

Or, certaines entreprises s'inquiètent aussi des goulots d'étranglement persistants et continuent donc de renforcer les stocks d'achats. Or, entre temps, nous percevons les premiers signes d'une détente au niveau des difficultés d'approvisionnement. En effet, la demande internationale de biens est en baisse, ce qui réduit également progressivement la pression sur les chaînes de livraison. Cela se reflète également au niveau de la composante « délais de livraison » de l'indice Raiffeisen PMI PME qui en octobre a continué de baisser de 54,7 à 51,9 points. Le délai entre la commande des clients et la livraison est toujours exceptionnellement long, mais au moins les délais de livraison ne s'allongent plus et devraient bientôt de nouveau se normaliser.

Les risques conjoncturels demeurent orientés à la baisse

En revanche, il est peu probable que l'augmentation des stocks d'achats s'explique par l'anticipation d'une hausse de la demande par les PME. Car face à la stagnation de la demande étrangère et la hausse des coûts de production, les perspectives conjoncturelles sont toujours moroses. Pour le quatrième trimestre en cours, la zone euro anticipe une croissance négative de son PIB. Certes, ce n'est pas à l'ordre du jour en Suisse, même si chez nous aussi, l'industrie affiche une tendance baissière. A cet égard, les PME s'en sortent toujours plus mal que les grandes entreprises, comme le montre la comparaison entre l'indice Raiffeisen PMI PME et l'indice des directeurs d'achat de procure.ch (cf. graphique) qui représente l'ensemble de l'économie. Les raisons expliquant les différences d'évolution sont variées, notamment le fait que les PME ont plus de mal à faire face à la hausse de la facture énergétique ou aux goulots d'étranglement.

A lire aussi...