Signal positif

Beat Thoma, Fisch Asset Management

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Les marchés financiers évoluent maintenant plus au gré de la conjoncture que de la politique monétaire.

Il est encore trop tôt pour parler de normalité. Toutefois, on constate de plus en plus de signes attestant une certaine normalisation des conditions dans lesquelles évoluent les marchés financiers. Les corrélations traditionnelles sont en train de revenir au premier plan. Les données prises en considération dans notre modèle macroéconomique exclusif, en particulier les indicateurs conjoncturels et monétaires, recommencent à donner des résultats pertinents, notamment les prévisions de croissance économique et l’évolution des marchés des actions et du crédit. Les fortes distorsions passagères issues des interventions massives des gouvernements et des banques centrales se sont dissipées. L'économie mondiale avance à nouveau par elle-même, et n’est plus bousculée par des ondes de choc externes.

Les effets négatifs de l’affaiblissement de la dynamique des politiques monétaires sur les marchés financiers sont compensés par une nette accélération de la conjoncture mondiale. Le plus probable est que la politique monétaire s'en tienne à l'état actuel, mais comme l’amélioration de la conjoncture se poursuit, les marchés financiers devraient même bénéficier d'une impulsion globalement favorable à moyen terme. Néanmoins, pour les prochaines semaines, nous anticipons une volatilité accrue, avec un potentiel de brève correction en raison de plusieurs incertitudes, à savoir les élections américaines et le Brexit. Cela concerne autant le crédit que les actions, deux classes d’actifs relativement corrélées pour l'instant. Désormais, les prix des obligations d’entreprises nous paraissent justifiés, et ceux des actions encore légèrement excessifs.

La propagation toujours soutenue du Covid-19 dans le monde demeure, hélas, un facteur d’incertitude supplémentaire. Les dégâts à long terme sur la structure des économies paraissent de plus en plus visibles, ce qui pourrait peser dans un avenir proche sur les prix des actions et du crédit. Pour autant, les effets négatifs devraient être atténués par les progrès rapides de la recherche en vaccins et en thérapies de traitement. De plus, il convient de souligner que le rebond actuel a lieu sans même l’existence d'un vaccin disponible. Globalement, notre observation demeure la suivante: le fait que les marchés financiers évoluent à nouveau au gré de la conjoncture au lieu de la politique monétaire est un signal positif. C’est pourquoi les investisseurs doivent garder confiance envers les perspectives à moyen-long terme.

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