Retour de l’optimisme malgré les tensions sur l’emploi et l’inflation

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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Les investisseurs se projettent déjà dans un monde où la vague Omicron refluera dans les pays occidentaux, ce qui laissera place à la réaccélération d’une économie déjà dynamique.

©Keystone

Les chiffres de l’emploi américain attestent de ce dynamisme qui accélère la rotation vers les thèmes cycliques au détriment des valeurs défensives et des obligations. Si les créations d’emplois des entreprises américaines restent modérées en décembre (+211’000 dans le privé, après +270’000 en novembre), le taux de chômage passe en dessous de 4% pour la première fois depuis février 2020 et la hausse des salaires horaires se maintient depuis plusieurs mois à un rythme proche de 5% par an. 

L’économie américaine reste donc dynamique, et le rythme modeste des créations d’emplois semble surtout dû à un manque de main d’œuvre disponible. Ce manque de main d’œuvre est en partie explicable (prise de retraite anticipée pendant la COVID, réallocation entre secteurs, gardes d’enfants à cause des écoles fermées, etc.) et en partie inexpliqué. 

La hausse des rendements obligataires ne semble pas, à ce stade, franchement déstabilisatrice.

Certains analystes américains parlent d’une «Great Resignation» (ou Grande démission), sorte de vague à l’âme induite par la crise du COVID, mais cela reste à prouver. Cette tension sur le marché du travail vient faire écho au changement de ton de la Fed, certains membres de l’institution évoquant même une baisse du bilan de la Fed en plus de la hausse désormais quasi programmée des taux d’intérêt à court terme. Les taux des bons du Trésor ont logiquement continué à monter pour s’établir à plus de 1,75% sur 10 ans. 

Il faut cependant noter que la hausse récente des rendements concerne surtout la partie courte. Sur la partie longue, les rendements restent étonnement bas. Et même si les taux à 10 ans montaient à 2% ou un peu au-dessus, ce qui semblerait logique, le monde n’en serait pas beaucoup changé. Même si elle pourrait continuer à induire de la volatilité, la hausse des rendements obligataires ne semble donc pas, à ce stade, franchement déstabilisatrice. Elle accompagne cependant un fort mouvement de rotation sur les marchés des actions en faveur des valeurs cycliques et au détriment des valeurs défensives et des grandes valeurs de croissance. L’optimisme économique qui revient favorise en effet les thèmes d’une plus grande diffusion de la croissance des bénéfices, et, inversement, pèse sur les valeurs les plus sensibles aux taux d’intérêt qui avait bénéficié des vagues des variants Delta et Omicron. Voilà donc un début d’année très animé en bourse. 

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