Repenser, réutiliser, réduire: soyons circulaire!

Clément Maclou, DECALIA Asset Management

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D’un point de vue écologique, les îles de plastique, le smog, les eaux polluées et les changements climatiques sont devenus le problème de tous.

 

Extraire, produire, consommer puis jeter... les jours de l'ancien modèle économique linéaire semblent désormais comptés. En effet, l'accroissement démographique, l'épuisement des ressources naturelles et la dégradation de l'environnement sont autant de problèmes-clés en matière de durabilité à résoudre aujourd’hui. Comme l'avait dit le président Kennedy: «Pour finir, notre point commun fondamental, c'est que nous vivons tous sur cette petite planète. Nous respirons tous le même air. Nous chérissons tous l'avenir de nos enfants». Ces paroles datent certes d’il y a plus 50 ans mais elles semblent plus d’actualité que jamais.

Avec environ 9 milliards d’habitants sur la planète d'ici 2030, répondre à la demande croissante de biens et de services constituera un défi majeur pour les générations futures. De plus, l'utilisation des ressources naturelles devrait doubler d'ici 2050, ajoutant à la pression que notre modèle économique actuel exerce déjà sur la Terre. En fait, selon certains des plus grands instituts environnementaux, plus de 2 planètes Terre seraient nécessaires pour continuer à vivre au rythme des Européens aujourd'hui, voire plus de 4 si nous adoptions tous le mode de vie américain. Inenvisageable donc étant donné que nous n'avons (encore) qu'une seule planète! Aujourd'hui, d’un point de vue écologique, les îles de plastique, le smog, les eaux polluées et les changements climatiques sont devenus des problèmes majeurs pour tous. Aussi, un nombre croissant de gouvernements, d'organisations et même d'entreprises privées ont commencé à tirer la sonnette d'alarme ces dernières années avec une panoplie de solutions proposées allant tous dans le même sens: la nécessité d’une économie davantage circulaire.

Mère Nature est probablement
le meilleur des exemples de circularité.

Une économie circulaire implique une réflexion en profondeur sur la gestion, la production et la consommation des ressources. En effet, dans un monde circulaire, les facteurs de production circulent sans discontinuer dans l'économie et sans produire de déchets matériels. Alors que les intrants renouvelables sont utilisés pour minimiser l'impact environnemental et améliorer la performance des entreprises, les produits sont ensuite fabriqués de manière plus efficace, réparés, réutilisés et enfin reconditionnés. D’ailleurs, Mère Nature est probablement le meilleur des exemples de circularité. Dans le monde vivant, il n'y a pas de décharge, les déchets d'une espèce deviennent la nourriture d’une autre. Les organismes vivants grandissent, meurent, deviennent des nutriments et retournent finalement dans le sol. Si la circularité fonctionne naturellement pour l'environnement, elle peut (doit) également fournir un exemple de modèle commercial viable à suivre.

Selon les estimations de la Commission européenne, la transition vers une économie circulaire pourrait apporter un surplus de croissance du PIB global de 7% d'ici 2030. A ce jour, seulement 9% de l'économie mondiale peut être considérée comme circulaire, laissant ainsi encore une forte marge de progression. Ainsi, hormis les combustibles fossiles qui seront forcément amenés à être remplacés par des énergies renouvelables, l’ensemble des grands secteurs de l'économie devraient bénéficier d'une telle transition. En effet, les modèles commerciaux circulaires ont tendance à créer des effets positifs déclenchant un cycle vertueux pour l'ensemble du système. Par exemple, les plates-formes de partage, améliorant la durée de vie et l'utilisation de produits, pourraient faire partie des grands gagnants tout comme les matériaux intelligents et écologiques, moins gourmands en ressources, utilisés comme solutions de rechange aux produits traditionnels.

La plupart des gouvernements et organisations internationales (Commission Européenne) s'attaquent activement à ces problèmes depuis de nombreuses années déjà, encourageant les pays industrialisés à trouver des solutions de gestion des déchets viables et favorisant une transition plus rapide vers l'économie circulaire. Une prise de conscience générale de l’opinion publique et l’accroissement d’incitations financières ont ainsi permis la création de nouvelles opportunités commerciales attrayantes poussant de nombreuses entreprises à revoir leurs modèles et activités (gestion des déchets, nutrition naturelle, re-fabrication). Ainsi, divers acteurs purement circulaires, soutenant la transition économique, sont déjà actifs aujourd'hui, notamment dans le domaine de la récupération des ressources (Aquafil, Dowa Holdings, Waste Management). Cela dit, même dans les secteurs plus traditionnels, Evian a annoncé qu'il n'utiliserait que des bouteilles en plastique recyclées d'ici 2025, tandis que Coca-Cola a promis de recycler toutes ses cannettes d'ici 2025. Et nous ne sommes qu’au début du cercle...

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