Réduire les risques pour les entreprises et les océans grâce à l'engagement

Paul Buchwitz, DWS

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L’économie bleue devrait croître plus rapidement que l’économie globale d’ici 2030 et plus que doubler sa contribution à la création de valeur mondiale d’ici 2030.

«La santé des océans devrait nous intéresser tous, non seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour des raisons économiques», explique Paul Buchwitz, gestionnaire de portefeuille chez DWS, à l’occasion de la Journée mondiale des océans, le 8 juin 2023. L’économie bleue devrait croître plus rapidement que l’économie globale d’ici 2030 et plus que doubler sa contribution à la création de valeur mondiale d’ici 2030, à partir de 2010. Or, selon les prévisions du WWF, des pertes de valeur de plus de 8400 milliards de dollars pourraient être imminentes au cours des 15 prochaines années: la pollution, la surpêche et l’avancée du changement climatique exercent une pression considérable sur l’écosystème marin dans le monde entier. Selon M. Buchwitz, la pression pour agir est donc plus forte que jamais: «Environ 70% de toutes les activités économiques et de service liées à l’océan dépendent d’un écosystème sain. En d’autres termes, la plupart des entreprises dans lesquelles nous investissons sont exposées aux risques liés à la dégradation des océans».

Comprendre les risques afin de déterminer les étapes de la transformation

Selon M. Buchwitz, une étape importante pour réduire ces risques à long terme consiste à transformer l’économie bleue en une économie bleue durable. Les investisseurs, en particulier, ont un rôle important à jouer à cet égard. Il importe non seulement de promouvoir les entreprises dont les modèles d’entreprise et les produits ont déjà un impact positif sur les océans, mais aussi de travailler avec les entreprises qui doivent encore améliorer leur impact sur les océans. Le DWS se concentre donc sur l’engagement, avec le soutien de son partenaire WWF Allemagne. Il s’agit d’une collaboration intensive avec les entreprises dans les domaines où il existe des risques liés à l’océan et où des possibilités d’amélioration peuvent être identifiées. «Nous devons d’abord comprendre comment les entreprises affectent la santé des océans et où se situent leurs risques liés aux océans, afin de pouvoir ensuite définir des mesures de transformation en collaboration avec les entreprises». En raison du manque de données publiques, notamment en ce qui concerne les risques liés aux océans, le DWS s’appuie sur un travail manuel. «Nous envoyons des questionnaires aux entreprises, nous les évaluons et, en fonction des résultats, nous prenons des engagements. Actuellement, nous entretenons un dialogue étroit avec des entreprises des secteurs des croisières, du transport maritime et de l’aquaculture», explique M. Buchwitz.

Le gestionnaire du fonds explique: «Dans le secteur de l’aquaculture, nous examinons si la traçabilité complète des produits de la mer dans la chaîne d’approvisionnement est garantie, par exemple, conformément aux lignes directrices de l’UNEP-FI. Mais aussi, par exemple, quelle est la stratégie des entreprises en matière de lutte contre le changement climatique», précise M. Buchwitz pour expliquer la procédure. Les étapes d’un processus d’engagement pourraient être, par exemple, le passage à des parcs à poissons à l’épreuve des évasions, le remplacement des générateurs diesel nuisibles au climat par des sources d’énergie renouvelables, ou le remplacement de la farine de poisson provenant de captures sauvages par des aliments durables tels que les protéines d’insectes ou les microalgues.

La transformation est extrêmement importante, notamment dans les principaux secteurs de l’économie bleue tels que l’aquaculture, qui peuvent avoir des effets négatifs importants sur la santé des océans, notamment en termes d’utilisation de pesticides et d’antibiotiques, explique-t-il, d’autant plus que la croissance reste forte. Les prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) suggèrent que la production des pêches et de l’aquaculture pourrait atteindre 202 millions de tonnes métriques d’ici 2030, soit une augmentation de 14% par rapport à 2020, l’aquaculture devant représenter la plus grande part de cette augmentation. «Mais ce n’est que si l’aquaculture est pratiquée de manière durable qu’elle peut apporter une contribution importante à des écosystèmes marins sains et efficaces, offrant non seulement des opportunités de croissance intéressantes pour les entreprises, mais aussi des emplois et une sécurité alimentaire pour plusieurs millions de personnes à long terme», explique M. Buchwitz.

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