Quel avenir pour les investissements dans les marchés émergents?

Keith Balmer, BMO GAM

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La recherche fondamentale et l'allocation active permettent d'identifier les opportunités qui restent nombreuses dans les marchés émergents.

L'économie chinoise a été la première à sortir de la récession mondiale causée par la pandémie, enregistrant une croissance positive en 2020. Bien que le pays continue d'établir de nouveaux records (+18,3% en glissement annuel au T1 2021), un ralentissement commence à se dessiner. Or, les entreprises chinoises représentent plus d'un tiers de la capitalisation boursière des marchés d'actions des marchés émergents, ce qui a un effet important sur leur rendement global à court terme.

En outre, des pays comme l'Inde et le Brésil, où les cas et les décès dus au Covid restent à des niveaux alarmants, ne seront pas en mesure de se remettre rapidement de la crise et représentent une part significative du capitalisme des marchés émergents.

Le rebond chinois est derrière nous

Les PMI pour la Chine suggèrent que le rebond a déjà eu lieu. Les données de mars montraient en effet des signes de faiblesse. Alors que les ventes au détail restaient robustes, la production industrielle, soutien essentiel à la reprise de la Chine, a ralenti et cela pourrait durer. Bien que les analystes prévoient toujours que l'économie chinoise dépasse celle des États-Unis dans le courant de la décennie, à plus court terme, les taux de croissance seront sans doute plus élevés Outre-Atlantique. Du jamais vu depuis 1976!

Certaines tendances séculaires en croissance avant la pandémie sont en passe de s’affirmer une fois la crise passée.

Par ailleurs, la politique de crédit chinoise a été sensiblement resserrée, ce qui aura un impact négatif sur la croissance économique et en particulier sur le secteur de la construction.

Au fur et à mesure que les preuves du ralentissement de l'activité se multiplieront, les inquiétudes concernant les taux de croissance du PIB chinois s'intensifieront. En effet, le retrait du soutien fiscal en Chine et l'estompement des effets du rebond économique contrastent avec les vastes plans de relance et d’infrastructure américains et avec la dynamique actuelle dans les pays occidentaux, qui commencent tout juste à bénéficier de l'assouplissement des mesures sanitaires.

Une plus grande sélectivité

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les investisseurs doivent faire preuve de prudence sur les marchés émergents. A commencer par la hausse des rendements obligataires, généralement considérée comme néfaste pour les économies émergentes.

Cela ne doit pas amener les investisseurs à fuir ces marchés, mais à être plus sélectifs. Aussi bien en Inde qu’au Brésil, des entreprises vont naître et seront mieux placées que d’autres pour prospérer lorsque les marchés émergents sortiront enfin de la pandémie.

Les banques indiennes, par exemple, sont à l'avant-garde de l'inclusion financière et s'engagent à permettre aux communautés rurales d'accéder à l'investissement et à l'emprunt.

Aussi, certaines tendances séculaires en croissance avant la pandémie sont en passe de s’affirmer une fois la crise passée. Dans les marchés émergents, le secteur des semi-conducteurs est attractif avec un nombre important de personnes travaillant depuis leur domicile et donc, un besoin croissant en appareils électroniques. Or, certains des plus grands fabricants mondiaux de semi-conducteurs, qui alimentent les PC et le progrès technologique mondial, sont basés dans les marchés émergents. La demande dans ce secteur risque d’excéder l’offre pour encore quelques temps.