Qu'attend la BCE?

Ulrike Kastens, DWS

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Nous prévoyons pour la réunion de la BCE du 9 juin la fin du programme d'achat d'obligations et l'annonce d'une nouvelle hausse des taux directeurs en juillet 2022.

Avec les chiffres de l'inflation du mois de mai, la pression augmente sur la BCE pour qu'elle entame enfin la normalisation de sa politique monétaire. Le taux d'inflation a atteint 8,1 pour cent, son niveau le plus élevé depuis l'introduction de l'euro. En outre, les chiffres suggèrent qu'il ne faut pas s'attendre à une baisse rapide des taux d'inflation, car la hausse des prix s'est nettement amplifiée au cours des derniers mois. Le taux de base est déjà de 3,8 pour cent, bien que les augmentations de salaires soient encore limitées. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que les demandes de compensation de l'inflation ne se traduisent dans les accords salariaux, d'autant plus que le marché du travail continue de bien se porter et que l'emploi se développe. Selon nos prévisions, cela devrait se traduire l'année prochaine par un nouvel écart important par rapport à l'objectif d'inflation de deux pour cent.

Sur la base des nouvelles projections de juin, qui devraient indiquer une croissance plus faible, mais une forte hausse des taux d'inflation, nous prévoyons pour la réunion de la BCE du 9 juin la fin du programme d'achat d'obligations et l'annonce d'une nouvelle hausse des taux directeurs en juillet 2022, pour la première fois depuis 2011. D'autres hausses de taux devraient suivre, de sorte que la fin de l'ère des taux négatifs devrait être atteinte au plus tard au début de l'automne.

De nombreux membres de la BCE estiment encore qu'une normalisation de la politique monétaire pourrait suffire à endiguer l'inflation. Selon nous, cela correspondrait à un taux d'intérêt d'environ 1,5%, le taux neutre. Il n'est pas certain que cela suffise, compte tenu des risques d'inflation plus élevés. La banque centrale américaine a elle aussi signalé dans un premier temps une normalisation de la politique monétaire. Mais nous pensons qu'une politique plus restrictive est nécessaire pour lutter activement contre les risques d'inflation.

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