Prudence et patience pour la Fed

Franck Dixmier, Allianz Global Investors

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Le contexte, marqué par une inflation persistante, n’est pas encore propice à une première baisse des taux. Elle devrait intervenir en juin.
  • La réunion de la Fed du 21 mars ne devrait pas apporter d’éléments nouveaux aux investisseurs.
  • Le contexte, marqué par une inflation persistante, n’est pas encore propice à une première baisse des taux.
  • Nous estimons que celle-ci devrait intervenir en juin.

Alors que les anticipations de baisse des taux des banques centrales ont été fortement revues à la baisse depuis le début de cette année, et continuent à alimenter la volatilité sur les marchés de taux, la prochaine réunion de la Reserve fédérale américaine ne devrait pas apporter d’éléments réellement nouveaux aux investisseurs.

Les derniers chiffres publiés aux Etats-Unis ont confirmé que le contexte n’était pas propice à une baisse des taux lors du prochain Federal Open Market Committee (FOMC). Certes l’activité décélère. Mais elle continue de démontrer une certaine résilience, notamment en termes de créations d’emplois. Par ailleurs, l’inflation persiste à faire de la résistance, en s’affichant à des niveaux encore élevés, loin de la cible de 2% de la banque centrale. Ainsi, l’inflation totale en février a surpris en repartant à la hausse à 3,2% sur 1 an contre +3,1% en janvier, alors que l’inflation sous-jacente était stable en glissement mensuel à +0,4% (comme en janvier mais contre +0,3% attendu), et en légère baisse sur 1 an à +3,8% (contre +3,9% en janvier et +3,7% attendu). Les chiffres des prix à la production, plus élevés qu’anticipé, ont renforcé la perception d’une trajectoire de désinflation qui peine à converger vers l’objectif de 2%.

Comme souligné lors de la conférence de presse du FOMC de janvier dernier, la Fed aura besoin de constater quelques bons chiffres d’inflation («a couple of good inflation prints») pour se convaincre de la nécessité de baisser les taux… Nous n’en sommes donc pas encore là. 
Dans ce contexte, le maintien à court terme d’une politique monétaire restrictive s’impose, mais les récentes interventions du président de la Fed ouvrent la porte à une prochaine détente.

Devant le Comité Bancaire du Sénat américain le 8 mars, Jerome Powell a notamment indiqué que la Fed se rapprochait du niveau de confiance requis pour s’assurer que les prix évoluent durablement à 2% afin de commencer à baisser les taux. Il a ajouté que la réduction des taux d’intérêt serait appropriée dans le courant de 2024 («at some point this year»).

Les données d’inflation des prochaines semaines seront donc déterminantes pour valider des anticipations de marché qui tendent à reculer une première baisse des taux à la réunion de juillet prochain.

De notre côté, nous pensons que la décélération de l’économie qui se manifeste d’ores et déjà par la dégradation de la demande (telle qu’observée par les dernières données de ventes au détail plus faibles qu’anticipées) sera un facteur décisif dans l’évolution des prix ces prochains mois, et devrait permettre à la Fed de baisser ses taux à la réunion de juin prochain.

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