La BCE en pause ce jeudi 26 octobre

Franck Dixmier, Allianz Global Investors

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Le statu quo est nécessaire pour se donner le temps d’évaluer l’impact du resserrement des conditions monétaires mais ne préjuge en rien de la suite.

  • Nous estimons que la Banque centrale européenne devrait laisser les taux inchangés lors de sa réunion jeudi 26 octobre.
  • Cette pause, nécessaire pour se donner le temps d’évaluer l’impact du resserrement des conditions monétaires, ne préjuge en rien de la suite.
  • Les marchés n’ont pas encore intégré le risque de hausses de taux supplémentaires.

Après avoir relevé ses taux à chaque réunion depuis juillet 2022, la Banque centrale européenne devrait les laisser inchangés lors de sa réunion du 26 octobre. Les données macroéconomiques récentes plaident pour une pause, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues. L’inflation décélère, à 4,3% en septembre contre 5,2% en août en glissement annuel, et la croissance ralentit en zone euro.

Cette pause ne préjuge toutefois pas de la suite. La BCE ne peut encore déclarer victoire contre l’inflation, comme souligné par sa présidente Christine Lagarde lors de l’assemblée annuelle du Fonds monétaire international à Marrakech. L’inflation sous-jacente reste encore élevée, à 4,5% en septembre sur un an, notamment du fait d’une boucle prix-salaires qui n’est pas encore sous-contrôle. Par ailleurs, la crise au Proche-Orient ravive les risques d’un choc d’offre lié à la hausse du prix du pétrole. La dernière prévision d’inflation de la BCE, communiquée lors de la réunion du 14 septembre, intégrait un baril à 82,7 dollars en 2024 et 77,9 dollars en 2025. Des hypothèses qui semblent désormais très modérées.

La banque centrale de la zone euro devrait adopter une communication neutre ce jeudi, insistant sur le fait qu’elle sera guidée plus que jamais par les données macroéconomiques et les risques associés.

Nous estimons que la BCE n’a pas atteint son taux terminal. Alors que son seul mandat est la stabilité des prix, les risques accrus de récession ne devraient pas être un frein à des hausses de taux supplémentaires. Par ailleurs, nous pensons que les taux longs n’ont pas encore atteint leur pic en zone euro.

Les marchés continuent à sous-estimer le potentiel de hausses de taux supplémentaires à venir. Tout réajustement alimentera les tensions sur les marchés obligataires.

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