Prévoyance vieillesse: plus de deux tiers des Suisses pour une réforme

Communiqué, AXA Investment Managers Suisse

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L’enquête d’opinion d’AXA IM sur le 2e pilier et le départ à la retraite révèle que l’épargne volontaire reste la mesure de protection la plus populaire.

AXA Investment Managers Suisse a pour la neuvième fois mené une étude sur l’état des connaissances et l’opinion de la population suisse sur le 2e pilier et la retraite. L’enquête de cette année prend désormais en compte non seulement les assurés de la CP, mais également l’ensemble de la population. L’étude révèle les éléments suivants: 70% des Suisses considèrent qu’une réforme de la prévoyance vieillesse est nécessaire; la mesure de correction la plus populaire pour répondre aux besoins financiers de la vieillesse reste l’épargne volontaire, qui bénéficie d’avantages fiscaux. Le sentiment concernant la retraite est fondamentalement positif: les répondants sont impatients de passer plus de temps avec leurs amis et leurs familles et de s’adonner à des loisirs. Des mesures doivent être prises en ce qui concerne la sécurité financière des femmes et des personnes à faibles revenus. L’étude évalue également les connaissances financières des répondants. 

Le versement du capital a de nouveau la cote 

Comme les années précédentes, l’étude de cette année examine l’attitude de la population suisse en ce qui concerne le versement des prestations de prévoyance et les mesures visant à garantir la prévoyance professionnelle. Si les répondants partaient aujourd’hui à la retraite, environ deux cinquièmes (41%) choisiraient le versement des avoirs de prévoyance sous forme de rente mensuelle, 17% le versement du capital en totalité et 28% une combinaison de paiement sous forme de rente et de capital. 

Comme l’explique Werner E. Rutsch, membre du directoire d’AXA Investment Managers Suisse, «le changement de la base de répondants (la population totale au lieu des assurés de la caisse de pension uniquement) empêche une comparaison directe avec les résultats des études des années précédentes. Mais la part des personnes qui choisiraient le seul versement du capital a augmenté de manière significative, en raison de la bonne année boursière 2020.» Les hommes sont plus favorables au versement du capital que les femmes. De même, les personnes qui gagnent mieux et les travailleurs à temps plein ont davantage tendance à choisir cette option que les personnes ayant un pouvoir d’achat plus faible ou que les personnes sans emploi ou à temps partiel. 

La réforme de la prévoyance vieillesse est un thème politique de longue haleine au regard des défis démographiques. 70% de la population suisse estime qu’une réforme de la prévoyance vieillesse est nécessaire; un cinquième des personnes interrogées (19%) n’a pas d’avis à ce sujet. L’acceptation d’une réforme est légèrement plus élevée parmi les hommes et les jeunes âgés de 18 à 39 ans que chez les femmes et les personnes plus âgées. De même, les personnes sans emploi, à faibles revenus ou politiquement plus à gauche considèrent qu’une réforme est plus nécessaire que les autres groupes de la population. 

Augmenter les cotisations salariales plutôt que l’âge de la retraite 

Les mesures proposées dans le cadre de la réforme de la prévoyance pour garantir le niveau des retraites se heurtent, comme les années précédentes, à des différences d’acceptation. L’épargne volontaire, bénéficiant d’avantages fiscaux, reste l’option la plus populaire: 83% des personnes interrogées sont «très» ou «plutôt» favorables à cette mesure. Les versements effectués avant le 25e anniversaire et la promotion du travail à temps partiel volontaire à partir de 65 ans sont acceptés par respectivement 81 et 66% des personnes interrogées. Des cotisations plus élevées des actifs et un âge de départ à la retraite plus tardif recueillent l’approbation de 50 et de 31% de la population. Avec un taux d’approbation de seulement 16%, la réduction des rentes est le moins populaire. 

Le moniteur de retraite 2021 a également étudié les connaissances financières des répondants, qu’il a réparties en trois catégories: faibles, moyennes et élevées. A cette fin, trois questions ont été posées1 sur les taux d’intérêt, l’inflation et la diversification des risques. Les hommes ont une connaissance financière significativement plus élevée que les femmes, tandis que ces dernières ont tendance à admettre plus fréquemment leur ignorance. L’augmentation de l’âge et du temps de travail est généralement corrélée avec celle des connaissances financières générales, à la différence du revenu et du pouvoir d’achat. 

Les personnes ayant des connaissances financières élevées sont plutôt favorables à l’épargne volontaire et à des versements anticipés; celles ayant peu de connaissances financières préfèrent des cotisations salariales plus élevées, un âge de départ à la retraite plus élevé et des rentes plus basses. Les connaissances financières n’ont aucune influence sur le choix du versement sous forme de capital ou de rente. 

Voyager ou garder les petits-enfants?

Le moniteur de retraite établi par AXA Investment Managers Suisse s’est également penché sur les projets de la population pour la période de la retraite. Plus de 80% des personnes interrogées sont impatientes de passer du temps avec des amis et de la famille et de s’adonner à des loisirs. Mais le temps de repos ainsi que les activités spontanées sont également importants pour eux. Pour environ 60%, s’occuper des petits-enfants est «très» ou «plutôt» important. Ils sont 35% à projeter de s’engager dans des associations ou en politique, et 17% à vouloir choisir un nouveau métier et/ou une activité indépendante. Il est intéressant de noter que la population des 18-39 ans attache beaucoup plus d’importance à la garde des petits-enfants ou à l’octroi d’un soutien familial que les personnes plus âgées.

Il est également essentiel d’avoir des ressources financières suffisantes après le départ à la retraite. 70% des personnes interrogées souhaitent de l’argent pour les voyages, 46% pour la propriété d’un logement et 15 % pour les produits de luxe. Comme pour le temps, les plus jeunes des personnes interrogées accordent la plus haute importance à l’argent. Les plus de 65 ans semblent être moins exigeants que les plus jeunes, peut-être parce que les personnes plus âgées disposent déjà de plus de biens et de propriété. 

Et à quel âge les Suisses souhaitent-ils prendre leur retraite? Les personnes actives indiquent en moyenne un âge souhaité de départ à la retraite de 61 ans. Les seules différences significatives s’observent entre les groupes d’âge: les 18-39 ans souhaitent un âge de départ à la retraite de 59 ans, les 40-64 ans tablent sur 61 ans et les personnes du groupe le plus âgé (65 ans et plus) ne souhaitent partir à la retraite qu’à 64 ans. Selon Werner E. Rutsch: «D’après l’Office fédéral de la statistique, l’âge moyen lors de la sortie du marché du travail est de 65,2 ans. Les personnes exerçant une activité lucrative souhaitent donc un âge de départ à la retraite inférieur de 4,2 ans à l’âge moyen actuel.» Deux tiers des personnes interrogées pourraient s’imaginer exercer une activité rémunérée à temps partiel après leur départ à la retraite. Werner E. Rutsch invite donc les entreprises à proposer des postes appropriés. 

De l’importance de se protéger contre la perte de revenus

Il existe de grandes différences entre les sous-groupes interrogés en ce qui concerne la couverture financière pour la retraite. Sur une échelle de 1 (très mal protégé) à 10 (très bien protégé), la valeur moyenne de tous les répondants est de 5,8 d’après leurs propres déclarations. Les hommes, avec une note de 6,1, affichent une sécurité financière nettement plus élevée que les femmes (5,5). La différence entre groupes de revenus est particulièrement évidente : la catégorie de pouvoir d’achat la plus basse obtient une note de seulement 3,3, contre 8,1 contre la catégorie la plus élevée. 

Les questions sur les sentiments à propos du départ à la retraite ajoutent une composante qualitative aux résultats de l’étude. Sur une échelle de 1 (très triste) à 10 (très heureux), le départ à la retraite est considéré comme positif, avec une note moyenne de 7,7. Mais il y a aussi des inquiétudes. Les personnes aux revenus plus faibles, sans emploi et les femmes surtout ont peur de manquer d’argent. La crainte d’être en mauvaise santé, de se retrouver seul ou de n’avoir plus rien à faire est commune à tous les groupes interrogés. 

Werner E. Rutsch conclut: «Il est réjouissant que la population suisse se montre fondamentalement positive vis-à-vis de à la retraite ou qu’elle la vive comme telle. Il faut toutefois s’attaquer au problème du mauvais positionnement des femmes en matière de prévoyance professionnelle et de la couverture financière lacunaire des personnes à faibles revenus.»

 

Pour accéder aux résultats complets de l’enquête, cliquez ici

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