Persistance

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Malgré le bond du Nasdaq, les nuages s’amoncellent au second semestre. Les chiffres de l'emploi non agricole influenceront les marchés vendredi. Le resserrement de la politique monétaire se fait sentir en zone euro.

Dominé par la technologie, le Nasdaq a enregistré son meilleur premier semestre en quarante ans, tandis que la croissance et l’inflation américaines permettaient au S&P 500 d’afficher de solides performances semestrielles. Soutenue par les dépenses de consommation, la croissance du PIB au premier trimestre a été révisée à la hausse de 1,3% à 2% en rythme annuel. La confiance des consommateurs américains a également augmenté en juin, atteignant son niveau le plus élevé depuis plus d’un an. Au cours de la semaine qui s’est achevée le 23 juin, les demandes d’allocations chômage ont connu leur plus forte baisse en 20 mois. L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) – la mesure préférée de l’inflation pour la Fed – a chuté à 3,8% en mai, contre 4,3% en avril, et l’inflation sous-jacente a légèrement baissé, passant de 4,7% à 4,6%. Mais le contexte devrait s’avérer moins favorable au second semestre, en raison de l’épuisement de l’épargne des consommateurs et de la reprise des remboursements des prêts étudiants, la Cour suprême américaine ayant bloqué le plan du président Joe Biden visant à annuler USD 430 mia de dettes. Nous surveillerons vendredi les chiffres de l’emploi non agricole, qui devraient donner le ton.

En zone euro, l’inflation globale a ralenti à 5,5% en rythme annuel en juin, contre 6,1% en mai. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation), que la Banque centrale européenne considère comme un meilleur indicateur de la tendance, a légèrement augmenté de 5,3% à 5,4%. Les banquiers centraux réunis à Sintra (Portugal) la semaine dernière semblaient tous préoccupés par la persistance étonnante de l’inflation. Les taux directeurs devraient donc demeurer plus élevés pendant (beaucoup) plus longtemps – d’autant que l’inflation sous-jacente semble vouée à rester stable, même si l’inflation globale continue de refluer. La courbe des taux allemands a atteint la semaine dernière son pire niveau d’inversion en 31 ans: les taux 2 ans, sensibles à la politique monétaire, dépassent de 80 pb les taux à 10 ans, les investisseurs pariant que la fermeté de la BCE plongera l’économie européenne dans une récession.

En Chine, les indicateurs économiques continuent de décevoir, les bénéfices des entreprises industrielles ayant diminué de 18,8% en glissement annuel au cours des cinq premiers mois de 2023. La Banque populaire de Chine (BPC) s’est engagée vendredi à mettre en œuvre une politique monétaire «précise et énergique» pour soutenir la croissance économique et l’emploi. La banque centrale a également déclaré qu’elle souhaitait éviter les mouvements de change excessifs. Mais le communiqué de la BPC n’a pas évoqué de mesures de soutien au secteur immobilier, et la timidité des mesures de relance a déçu les investisseurs et laissé les actions chinoises à la traîne. Nous maintenons néanmoins notre prévision de croissance du PIB chinois à 5,5% pour 2023, dans la perspective de nouvelles mesures de relance.

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