Ne ratons pas le train de la hausse!

Emmanuel Garessus

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Les actions européennes et les obligations d’entreprise disposent d’un bon potentiel, selon Laurent Denize, d’ODDO BHF.

Les opportunités restent innombrables sur les marchés malgré le très bon début d’année, si l’on en croit ODDO BHF. Le titre de la présentation de la stratégie d’investissement, jeudi à Genève, ne laissait d’ailleurs place à aucune ambigüité: A vos marques! Si les marchés d’actions devaient prochainement corriger, les investisseurs devraient immédiatement en profiter. «Ne ratez pas le train de la hausse des actions européennes», déclare Laurent Denize, directeur des investissements.

En effet, l’Europe est, à son avis, mieux armée face à la hausse des taux d’intérêt. Les primes de risque y sont plus attrayantes qu’aux Etats-Unis.

L’économie est en phase de ralentissement tant aux Etats-Unis qu’en Europe et les marges des entreprises se contractent, mais les craintes de bénéfices d’entreprises décevants sont exagérées. «Les analystes ont fortement révisé leurs anticipations bénéficiaires sur les entreprises américaines», observe-t-il. Le mouvement d’ajustement appartient donc au passé. En Europe, Laurent Denize constate que les entreprises font preuve d’une grande résilience.

ODDO BHF privilégie les actions européennes toutes capitalisation, les actions «value», notamment les bancaires, très décotées. La hausse des taux d’intérêt à court terme «surcompense l’augmentation des créances douteuses», note Laurent Denize. Les banques devront répercuter la hausse des taux sur l’épargne des clients, mais le mouvement prendra six à neuf mois, précise-t-il.

L’économie américaine ne devrait pas subir de récession. Car une contraction n’est possible que si la consommation est en berne.

Si Laurent Denize estime prématuré l’investissement dans les small & midcaps, il ne manque pas d’enthousiasme à l’égard des marchés émergents. Les actions chinoises, à 14 fois les bénéfices, et coréennes (PER 8 fois) sont qualifiées d’«extrêmement bon marché» comparées aux valeurs américaines (PER 18 fois).

A des fins de diversification, ODDO BHF recommande certains secteurs de la technologie, à l’image du cloud, après la forte baisse des cours en 2022. Les matières premières devraient également être très bien orientées, notamment les métaux industriels.

Le retour du haut rendement

Sur les marchés obligataires, ODDO BHF accorde ses préférences au secteur à haut rendement européen ainsi qu’aux obligations à court terme d’entreprises «Investment Grade».

Après une décollecte massive des investisseurs pour les obligations à haut rendement en 2022, l’intérêt est devenu plus marqué en fin d’année, mais les institutionnels restent prudents, d’autant que la volatilité des taux d’intérêt reste significative. C’est un terreau propice aux opportunités, avance Laurent Denize.

Le stratégiste estime que l’écart de taux d’intérêt atteint des niveaux sans doute exagérés. Les investisseurs parient sur une capitulation de la Fed et ils «pourraient être déçus», juge-t-il. Dans le langage des investisseurs, cela signifie qu’il faut rester prudent pour la partie longue des obligations.

L’euro devrait continuer de s’apprécier ces prochains mois par rapport au dollar parce que les hausses de taux directeurs de la BCE prendront encore davantage de temps et seront de plus grande ampleur que celles de la Fed, estime Bruno Cavalier, chef économiste. En matière de lutte contre l’inflation, l’Europe présente un retard d’environ six mois par rapport aux Etats-Unis. Attention, avertit le chef économiste, de ne pas être trop optimiste sur une possible baisse des taux directeurs de la Fed. Dans 12 mois, les taux directeurs devraient s’élever à 5,25% aux Etats-Unis et 3,5% dans la zone euro.

L’économie américaine ne devrait pas subir de récession, précise ce dernier. Car une contraction n’est possible que si la consommation est en berne. Or les ménages devraient continuer de tirer sur leur épargne jusqu’à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. D’autant plus que la situation du marché de l’emploi demeure favorable.

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