Naviguer dans l’incertitude: repérer les signaux porteurs

Tuan Huynh, BlackRock Investment Institute

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Les moteurs à succès des entreprises les plus compétitives n’ont pas fondamentalement changé.

 

De nombreux gérants de portefeuille de BlackRock se sont réunis début juin lors d’un forum semestriel. Durant les discussions, l’accent a été mis sur les opportunités et ce, malgré une forte incertitude et un contexte politique plus perturbateur que stabilisateur pour les marchés. Une question centrale a émergé: comment identifier ces opportunités? Les enseignements tirés sont clairs: ignorer les incertitudes à court terme, accepter consciemment les risques, exploiter l’intelligence artificielle (IA) et prêter attention aux distorsions de marché.

Malgré les mouvements des marchés depuis le début de l’année, les participants ont statué que les moteurs à succès des entreprises les plus compétitives n’ont pas fondamentalement changé. Ils partagent la conviction que l’IA, en tant que transformation structurelle, pourrait continuer à générer de la performance. En parallèle, elle pourrait devenir l’un des principaux catalyseurs de la hausse de la demande énergétique mondiale. Les priorités politiques en faveur d’une énergie locale et fiable créent ainsi des opportunités d’investissement intéressantes dans certaines régions et certains secteurs.

Un autre levier pour déceler les opportunités? Repenser la gestion du risque. Nos gérants affinent leurs modèles de risque et différencient divers types de risques, qu’ils soient macroéconomiques ou structurels. Ils se tournent par exemple de plus en plus vers des opportunités de performance relative, comme celles créées par la dispersion observée sur le marché des obligations d’État. Des aubaines existent sur l’ensemble des maturités, notamment dans un contexte de hausse continue des rendements des obligations de long terme dans les pays développés. Il existe également un potentiel à l’échelle internationale, les banques centrales adoptant des approches différentes pour gérer un équilibre délicat entre croissance et inflation. Les obligations de la zone euro, par exemple, sont de moins en moins corrélées aux fluctuations des bons du Trésor américain et devraient bénéficier des baisses de taux récentes, favorables à la croissance dans la région.

Nous anticipons une poursuite de la hausse des rendements des obligations américaines de long terme, et restons donc sous-pondérés sur ce segment. Nous privilégions les obligations indexées sur l’inflation, même si elles ne reflètent pas encore pleinement, selon nous, les pressions inflationnistes à long terme. Dans une optique stratégique à cinq ans ou plus, nous favorisons le crédit privé, les rendements des titres à taux variable ayant augmenté avec les taux. Nous apprécions également les actions liées aux infrastructures, ainsi que les investissements dans les aéroports et les centres de données. Sur le plan tactique, nous surpondérons les actions américaines, soutenues par des mutations structurelles comme l’IA, moteur d’une transformation économique comparable à la révolution industrielle.

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