Monthly Review d’Ellipsis AM

Nicolas Blanc, Ellipsis AM

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Le PMI manufacturing global s’est établi juste au-dessus de 50 en novembre, avec des hausses assez marquées en zone euro.

Les indicateurs avancés de la conjoncture ont poursuivi leur timide rebond en novembre, le PMI manufacturing global s’établissant juste au-dessus de 50, avec des hausses assez marquées en zone euro. Les performances des marchés d’actifs risqués et la hausse des taux longs sur les marchés développés montrent que le scénario d’une reprise prochaine de la conjoncture est désormais largement anticipé. Cependant, l’inflexion économique attendue doit être confirmée par les données effectives, et l’hypothèse d’une contagion du marasme manufacturier au reste de l’économie ne peut encore être écartée. Le PMI services est en baisse depuis trois mois et se situe aujourd’hui au plus bas depuis la crise de 2015. Le marché de l’emploi progresse toujours mais à des rythmes sensiblement plus faibles. Aux US, ses segments les plus cycliques, comme le travail à temps partiel, sont en net recul. Les profits des entreprises sont contraints par la hausse des coûts salariaux et la faiblesse de l’inflation, ce qui pèse sur les décisions d’investissement. Le ralentissement chinois, enfin, est une donnée inexorable du contexte, qui pèse sur la demande mondiale.

Une détente a été observée sur le front de la guerre commerciale sino-américaine. La signature du grand traité commercial promis par Donald Trump se heurtant de profondes difficultés, les protagonistes ont dû se résigner à ne viser pour l’instant qu’un accord limité (dit de phase I), destiné à -soulager, en vue des élections, le secteur agricole américain et –à ouvrir les marchés financiers chinois aux banques américaines. Même réduit, cet accord peine à être signé, en raison de la résistance chinoise qui, forte de ses performances économiques peu affectées par les sanctions américaines, veut imposer la suppression d’une partie des droits de douane en vigueur. A l’approche des élections, la pression est plutôt du côté américain, qui doit arbitrer entre le risque de renier les promesses du candidat Trump et celui de subir une récession en pleine campagne.

Le mois de novembre a vu également les spreads périphériques européens s’écarter de la référence allemande. Les facteurs en jeu dans ce mouvement incluent, selon nous : -certains événements politiques (notamment en Espagne), -la reprise des achats de la BCE (comme c’est assez souvent le cas, l’événement a été sur-anticipé par les opérateurs, qui se retrouvent majoritairement vendeurs à sa survenance effective), -l’anticipation d’un retournement de la conjoncture dans la zone euro, qui réduit les attentes en matière de politique monétaire ; -la relance du projet d’union bancaire par l’Allemagne, qui pourrait s’accompagner de la mise en place de provisions sur la dette publique locale détenue par les banques.

Le graph du mois: variation de spreads périphériques européens

Source: Ellipsis AM, 29/11/2019

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