Selon la société de gestion Columbia Threadneedle Investments, les réformes politiques du gouvernement chinois cette année créent de nombreuses opportunités d'investissement dans les actions chinoises. «La nouvelle stratégie de Pékin, axée sur une croissance autocentrée, doit également concilier la stabilisation des secteurs très endettés comme l’immobilier et un niveau d’emploi suffisant pour préserver la paix sociale», écrivent Paul Smillie, analyste crédit senior, Lin Jing Leong, analyste senior en obligations souveraines asiatiques, et Justin Ong, analyste senior en obligations d'entreprises asiatiques, dans un commentaire récent. «Pour atteindre ces objectifs stratégiques, la Chine privilégiera des mesures de relance plus ciblées qu’auparavant.»

La stimulation de la consommation intérieure est un pilier important pour atteindre les objectifs stratégiques de la Chine. «Pékin cherche à réduire la dépendance à l’égard du reste du monde, aussi bien pour les exportations que pour les investissements extérieurs, alors que les relations commerciales avec les Etats-Unis restent tendues», ajoutent les experts. Lorsque Pékin a décidé en juillet d’interdire le soutien scolaire à but lucratif dans les principales matières, cela a peut-être semblé un peu bizarre aux yeux des Occidentaux. «Cependant, cette mesure ne visait pas seulement à enrayer la hausse des frais de scolarité. Les observateurs sont passés à côté du fait qu’il s’agissait également de stimuler le pouvoir d’achat de la classe moyenne afin que les ménages puissent acheter davantage de biens fabriqués en Chine.» Les experts rappellent que les Chinois moyens économisent sur trois choses dans leur vie: «un logement, l’éducation des enfants et les soins de santé. Par conséquent, la réduction des frais de scolarité et de logement jouera un rôle important dans le recentrage de la Chine sur son économie intérieure.»

En outre, selon les experts, la réaffectation des ressources à des secteurs prioritaires est importante. Cela permettrait à la Chine de passer à une production axée sur le marché intérieur au cours des dix prochaines années. «Les secteurs prioritaires sont les industries à forte valeur ajoutée, l’énergie verte et les petites et moyennes entreprises», écrivent Smillie, Leong et Ong. Depuis son entrée au sein de l’Organisation mondiale du commerce en 2001, la Chine est l’usine du monde, forte de ses coûts bas. «Mais avec la dégradation des relations internationales, la Chine s’efforce de protéger sa chaîne d’approvisionnement et de sécuriser ainsi son économie.»

Malgré les réformes politiques surprenantes, les investisseurs ont encore des opportunités d'investissement en accord avec les priorités politiques. «Les malheurs du secteur immobilier, conjugués aux bouleversements de la réglementation de l’Internet et du commerce électronique, ont miné le moral des investisseurs en actions», ajoutent-ils. «En revanche, les politiques de Pékin sont porteuses dans de nombreux autres domaines tels que les industries à forte valeur ajoutée et les énergies vertes, et plus particulièrement la filière de la voiture électrique. Loin d’être un frein à la croissance, les objectifs stratégiques affichés en 2021 sont de nature à donner un coup de fouet à ces secteurs.»

 

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