L'incertitude pèse sur les plans d'embauche – PME PMI de Raiffeisen

Domagoj Arapovic, Raiffeisen

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Le moral des PME industrielles demeure mélangé. La normalisation des chaînes d'approvisionnement se poursuit. Mais les prix élevés de l'énergie et le ralentissement de la demande étrangère affectent la marche des affaires.

L'indice PMI PME de Raiffeisen a clôturé en novembre à 50,1 points, enregistrant une hausse minime. Dans les deux mois précédents, l'indice des directeurs d'achat s'est inscrit à 50,0 points, soit exactement au seuil d'expansion qui sépare la croissance de la contraction. En novembre, la situation commerciale des PME a donc stagné de fait pour le troisième mois de suite. Si l'on considère les divers aspects de l'activité commerciale, il existe cependant quelques différences par rapport au mois précédent, comme le montrent les sous-composantes.

Ainsi, après trois mois, les carnets de commandes ont repris des couleurs, même si seule une petite majorité des PME interrogées ont annoncé un accroissement. Le sous-indice correspondant a grimpé de 50,0 à 50,6 points. Si elle a aussi enregistré une augmentation (de 46,8 à 48,1 points), la production est restée dans la zone de contraction pour la quatrième fois de suite. En outre, les délais de livraison se sont encore allongés, tandis que les stocks de marchandises ne sont plus tout à fait aussi remplis que durant le mois précédent.

gauche: Raiffeisen PMI PME novembre 2022 / droit: Raiffeisen PMI PME – Sous-composantes (I)

L'emploi recule

Au troisième trimestre, l'emploi dans l'industrie a de nouveau progressé, comme le rapporte l'Office fédéral des statistiques. La lenteur accrue de la croissance économique se répercute toutefois aussi sur les plans d'embauche des PME, comme le montre l'indice des directeurs d'achat de Raiffeisen. La composante emploi du PMI PME s'est repliée en novembre pour la deuxième fois d'affilée et ne s'inscrit actuellement plus qu'à 46,9 points, un niveau bas plus jamais atteint depuis janvier, lorsque la vague omicron balayait la Suisse.

Récession dans la zone euro

Le moral des PME continue ainsi d'être mélangé et empreint de grandes incertitudes. Certes, les chaînes d'approvisionnement mondiales amorcent lentement une détente, ce qui se reflète par exemple dans les taux de fret des transports de marchandises qui ont fortement baissé durant les derniers mois. Toutefois, les coûts énergétiques élevés pèsent sur le moral des entreprises. Si les prix du commerce de gros pour l'électricité ont diminué récemment, ils restent à un niveau élevé. Et, pour les PME dans l'approvisionnement de base, les prix de l'électricité augmentent en moyenne de plus d'un quart depuis janvier.

Dans la zone euro, la charge supplémentaire que représentent les coûts de l'énergie est encore plus élevée, en particulier en Allemagne où la part du gaz naturel dans la production d'électricité est supérieure à la moyenne. Dans la zone euro, le coût de la vie augmente aussi fortement, beaucoup plus qu'en Suisse. Pour l'Allemagne et la zone euro dans son ensemble, on s'attend donc à une récession pour le semestre d'hiver qui commence. Pour les PME exportatrices en Suisse, les vents contraires se renforcent donc encore.

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