Les perspectives restent encourageantes

Esty Dwek, Natixis Investment Managers Solutions 

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Les moteurs fondamentaux de la reprise des actifs risqués restent intacts, suggérant qu'il y a encore beaucoup de marge à la hausse.

Les nouvelles sur la pandémie sont en amélioration constante. Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a fortement chuté aux Etats-Unis et en Europe, et il commence à reculer en Inde. Ainsi, les perspectives de réouverture s'améliorent encore et, avec elles, les anticipations de croissance mondiale. De plus en plus d'Etats américains suppriment les restrictions liées au COVID et l'Europe devrait progressivement mettre fin à ces mesures cet été. 

La croissance étant déjà en plein essor aux Etats-Unis, des questions se sont posées sur le «pic de croissance». Cependant, au vu du contexte, les indicateurs peuvent rester à des niveaux très élevés pendant un certain temps. En outre, ce cycle ne ressemble à aucun autre et par conséquent, les hypothèses antérieures ne peuvent pas être transposées.

Les anticipations d'inflation ont bondi,
suggérant que beaucoup d’éléments sont déjà intégrés dans les prix.

Le grand débat reste autour de l'inflation, la dernière estimation américaine étant supérieure à 4%. Toutefois, la hausse de l'inflation est principalement due à des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement et à une demande «en attente», ce qui devrait se révéler «transitoire», comme le prévoit la Fed. De plus, les anticipations d'inflation ont bondi, suggérant que beaucoup d’éléments sont déjà intégrés dans les prix. En effet, malgré les chiffres élevés, les rendements des bons du Trésor ont à peine bougé et ont même reculé depuis. Ainsi, les anticipations intègrent désormais une inflation élevée et les marchés pourraient ne pas réagir autant à l'avenir. De plus, il faut s’attendre à ce que la Fed s'en tienne à sa ligne de conduite et continue de prioriser le marché du travail et une «reprise inclusive», suggérant qu’il n’y aura sans doute pas une nouvelle hausse des taux. Néanmoins, ces derniers pourraient encore bouger, et il faudra rester prudents sur les souverains et privilégier les durées plus courtes.

Le crédit reste préférentiel, même si les spreads déjà serrés et des durées plus longues suggèrent moins de potentiel de hausse, bien que le portage reste attractif par rapport aux obligations souveraines. Le high yield devrait faire mieux car il est moins sensible aux taux. La dette corporate émergente en devise forte a également une plus grande marge de manœuvre pour un resserrement des spreads et donc un potentiel d'absorption de rendements des bons du Trésor plus élevés.

Le soutien budgétaire et monétaire restera abondant,
alors que le rebond des bénéfices devrait se poursuivre.

Les moteurs fondamentaux de la reprise des actifs risqués restent intacts, suggérant qu'il y a encore beaucoup de marge à la hausse. En effet, le soutien budgétaire et monétaire restera abondant, alors que le rebond des bénéfices devrait se poursuivre. La rotation cyclique devrait se poursuivre car la réouverture s'accélère et il semble opportun de favoriser les secteurs plus cycliques comme les financières et l'énergie. Les actifs européens devraient continuer à surperformer, d'autant que les perspectives de croissance pour le second semestre devraient être fortes. Malgré les difficultés récentes, la clarté entourant les Jeux Olympiques et l'amélioration de la vaccination devraient aider les marchés japonais, une grande partie des mauvaises nouvelles étant désormais dans les prix. C'est pourquoi les secteurs plus ‘value’ devraient être privilégies et qu’il faudra rechercher des opportunités pour accroître nos allocations.

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