Les obligations souveraines surpassent celles de sociétés

Communiqué, Principal Global Investors

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La BCE doit relever ses taux. Cela expose les marchés de capitaux à des risques de spreads souverains et de spreads de crédit, ainsi qu’à des risques de fragmentation possibles.

Malgré une augmentation drastique de l’inflation, une crise de l’énergie et des termes de l’échange dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) doit relever ses taux. Cela expose les marchés de capitaux à des risques de spreads souverains et de spreads de crédit, ainsi qu’à des risques de fragmentation possibles, à mesure que les spreads souverains intra-européens s’élargissent. Les investisseurs obligataires visant à limiter le risque de crédit devraient prendre note du soutien de la politique en matière d’obligations souveraines européennes, tout en restant vigilants en matière de crédit aux entreprises à haut rendement.

Le sentiment des investisseurs à l’égard des actifs à risque européens est sans ambiguïté négatif, les valorisations des actions étant réduites, les termes de l’échange de l’Allemagne tombant à leur plus bas niveau en 30 ans et les prix du gaz naturel dépassant l’équivalent de 575 dollars le baril de pétrole brut.

Avec l’introduction par la BCE d’un relèvement des taux en août et l’adoption récente de la plus forte hausse de taux depuis sa création, les spreads de crédit aux entreprises ont recommencé à s’élargir. Les spreads souverains entre les pays du centre et de la périphérie se sont également élargis, mais dans une moindre mesure, reflétant les actions proactives de la BCE.

En effet, la BCE est attentive aux risques systémiques posés par l’élargissement du spread souverain1, car cela soulève des «risques de fragmentation» et pourrait interférer avec la transmission de la politique de la BCE. Par conséquent, la Banque centrale a déployé activement ses fonds du Programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) pour contenir cet élargissement. En juillet, la BCE a réduit ses avoirs en obligations souveraines de pays du centre de près de 19 milliards d’euros et a réaffecté une majorité aux obligations souveraines de pays de la périphérie. Ce faisant, la BCE a permis aux rendements des obligations souveraines des pays du centre d’augmenter, mais a limité l’augmentation des rendements des obligations souveraines des pays périphériques.

L’hésitation des investisseurs à l’égard des titres à revenu fixe européens est justifiée pour l’instant, car des incertitudes subsistent avec la géopolitique de l’Ukraine, les risques d’un hiver froid et les prochaines élections italiennes. Cependant, la sécurité du soutien de la Banque centrale dans certaines obligations souveraines est remarquable pour les investisseurs qui cherchent à limiter le risque de crédit, car il est peu probable que le crédit aux entreprises recueille un soutien similaire de la part d’une autorité monétaire historiquement belliciste.

 

1 Les spreads souverains sont la différence de taux d’intérêt du marché entre deux obligations souveraines européennes de durée ou de maturité égales. La BCE se concentre spécifiquement sur les obligations des pays centraux, comme l’Allemagne, par rapport aux pays de la périphérie, comme l’Italie.

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