Les obligations convertibles vont-elles récupérer leurs pertes?

Salima Barragan

1 minute de lecture

Après une contreperformance à deux chiffres en 2022, Shawn Mato d’Aviva Investors s’attend à un gain annuel de 6%.

Les gérants d’obligations convertibles qualifient 2022 comme une année «difficile». De fait, ces actifs hybrides – à mi-chemin entre des obligations et des actions, dotés d’une option d’achat – prospèrent durant les marchés actions haussiers. Mais lorsque des remous sur les obligations se sont ajoutés au déclin des bourses, ces instruments réputés pour l’asymétrie de leur rendement, ont déçu. Quelle suite pour la classe d’actifs, dont les valorisations sont proches de leur niveau de plancher? Le point avec Shawn Mato, Senior Portfolio Manager Convertible Bonds chez Aviva Investor.

Attitude risk-off sur tous les actifs

Dans un contexte d’inappétence au risque, les obligations convertibles ont souffert des politiques monétaires restrictives et d’une détérioration du crédit. «Les hausses de taux d’intérêt et de crédit ont mis la pression sur leur plancher», explique Shawn Mato. Le déclin des marchés combiné à l’élévation des taux a cassé une relation de 5 ans sur ces instruments profitant des bonnes années boursières et des taux stables. «Ces titres sont majoritairement liés à des sociétés de croissance qui ont souffert en 2022, après une récente période de belles performances», ajoute le gestionnaire.

Après 40 milliards de dollars de nouvelles émissions globales en 2021 (un phénomène inattendu compte tenu du contexte de pandémie), 2022 demeura plus calme.

Les convertibles se traitent désormais avec une décote à leur juste valeur. Et selon Shawn Mato, ils devraient désormais enregistrer des gains annuels positifs: «Avec une performance moyenne de 8% sur les actions à long terme, il n’est pas irréaliste d’attendre jusqu’à 6% sur les convertibles».

Une couverture contre l’inflation?

Historiquement, l’inflation n’a pas toujours été délétère pour la classe d’actifs. Selon Shawn Mato, deux facteurs les ont favorisés lors des périodes de renchérissement: «Dans le secteur des titres à revenu fixe, les obligations convertibles mondiales sont généralement de plus courte durée que les autres instruments obligataires, ce qui leur a permis d'offrir une certaine protection contre les pressions inflationnistes. De plus, les sociétés sous-jacentes qui émettent des obligations convertibles ont un penchant pour la croissance. Dans le passé, les investisseurs ont acheté des sociétés de croissance en période de hausse des taux, car ces dernières ont la capacité de fixer des prix qui dépassent l'inflation».

Un gisement en prévision

Après 40 milliards de dollars de nouvelles émissions globales en 2021 (un phénomène inattendu compte tenu du contexte de pandémie), 2022 demeura plus calme. «C’est possible de voir 40 milliards de nouvelles émissions avant l’été», affirme Shawn Mato. Les refinancements lors d’opérations de fusions et acquisitions devraient également reprendre: «Ces activités sont typiques lors d’environnements récessifs», souligne Mato Shawn.

A lire aussi...