Les mouvements de prix sont une illustration de l’incertitude macroéconomique

Dan Ivascyn, Pimco

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Malgré une forte volatilité, les performances sont globalement restées solides, notamment pour ceux qui ont investi à l’échelle mondiale, hors dollar, ou sur des marchés émergents de qualité.

Sur l’incertitude

Les mouvements de prix et les flux d’actualités cette année sont une illustration de l’incertitude de l’environnement macroéconomique. Il est toujours essentiel de rappeler aux investisseurs que le rendement – ou revenu courant – constitue une part significative de la performance des obligations. Malgré une forte volatilité, les performances sont globalement restées solides, notamment pour ceux qui ont investi à l’échelle mondiale, hors dollar, ou sur des marchés émergents de qualité. Chez PIMCO, nous adoptons une approche de long terme, mobilisons tous les outils à notre disposition, prenons en compte l’incertitude, construisons des portefeuilles résilients, et visons à offrir des rendements très attractifs à nos clients.

Sur les perspectives pour les obligations

Il y a aujourd’hui une réelle valeur dans les marchés obligataires mondiaux. Certains regrettent l’époque d’avant-Covid, où les niveaux d’endettement étaient bien plus bas, l’inflation maîtrisée et faible par rapport à aujourd’hui. Mais à cette époque, les marchés obligataires n’offraient aucune valeur. Certes, les niveaux d’endettement sont aujourd’hui plus élevés, mais cela se traduit, pour le secteur privé, par des rendements nominaux et réels supérieurs. Les déficits élevés aux États-Unis ne sont pas viables sur le long terme. Cela dit, à court terme, même des déficits modérés (autour de 4-5%) restent gérables, dans la mesure où une crise peut être évitée. Il est probable que nous évitions toute fuite majeure de capitaux, mais ce scénario de base ne doit pas être considéré comme acquis. Nous cherchons à protéger les portefeuilles de nos clients en diversifiant hors des États-Unis et en limitant l’exposition excessive aux taux d’intérêt.

Sur l’exceptionnalisme américain

Le dollar restera la monnaie de réserve au cours des prochaines années. Cependant, nous constatons une diversification au-delà du dollar, des bons du Trésor et des actifs américains – qu’il s’agisse d’obligations, d’actions ou d’autres classes d’actifs. Le marché américain et son économie – ou du moins les marchés à risque – se sont très bien comportés, tant en termes absolus que relatifs. Le dollar et d’autres actifs risqués américains restent relativement chers, et nous pensons qu’au cours des prochaines années, l’exception américaine pourrait s’atténuer, au profit d’une surperformance des marchés développés et émergents. Les États-Unis conservent une économie dynamique, avec un climat des affaires solide et une forte dynamique, en particulier dans les domaines technologiques et de l’intelligence artificielle. Nous ne nous détournons pas des actifs américains, mais là où nous avons la flexibilité de le faire, nous poursuivons une diversification prudente afin de réduire la volatilité des portefeuilles et d’augmenter les rendements, tant sur les marchés cotés que privés.

Sur le second semestre 2025

Étant donné l’effervescence et la complaisance observées actuellement dans les segments les plus sensibles à l’économie du marché du crédit, l’enjeu principal de la gestion active est de maintenir un rendement attractif tout en assurant une protection significative contre les baisses. Ce n’est pas notre scénario central, mais les risques de récession sur les 12 à 18 prochains mois sont élevés – probablement autour de 30 à 40%, contre une moyenne habituelle de 20%. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des segments résilients, liquides et mondiaux, qui offrent des rendements très élevés tout en procurant une protection contre les chocs économiques – protection qui ne se révélera qu’au moment où le choc surviendra. Même si cela ne se produit pas avant un ou deux ans, les investisseurs doivent s’y préparer. Il faut rester patient, faire abstraction du bruit ambiant, adopter une vision globale des opportunités et accepter que nous traversons une période de plus grande incertitude économique qu’auparavant.

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