Les investisseurs semblent désemparés face aux risques qui découlent de l'épidémie de COVID-19.
A preuve: l'indice S&P 500 a achevé la semaine en baisse de 11,5%, l'Euro Stoxx 500 a dévissé de 12,4% et les actions émergentes ont cédé 7,2%. Les valeurs refuge ont profité d'une «fuite vers la qualité». Le rendement du bon du Trésor américain à dix ans est tombé à 1,07%, un niveau historiquement bas.
La performance des marchés reflète la multiplication des cas de coronavirus (COVID-19) dans le monde et ses répercussions négatives sur la croissance économique. L'activité pourrait repartir une fois les restrictions assouplies, mais les obstacles auxquels les entreprises en Chine ont été confrontées ces dernières semaines donnent une idée de ce qui attend l'Europe si des mesures aussi restrictives sont instaurées.
de la gravité des répercussions économiques.
La performance des marchés d'actions et l'évolution des taux d'intérêt dépendra sans doute de quatre facteurs.
- Le nombre de nouveaux cas en dehors de la Chine
Même si le nombre absolu de nouveaux cas devrait augmenter pendant au moins quelques semaines, les mesures prises par les pouvoirs publics pour endiguer l'épidémie permettront certainement une stabilisation d'ici la fin mars ou début avril. - L'impact économique
Les statistiques permettent d’avoir une vision objective de la gravité des répercussions économiques et de savoir si l'économie mondiale peut échapper à une récession. La propagation du coronavirus dans le reste du monde signifie désormais que l'impact sur la croissance mondiale devrait perdurer au deuxième trimestre. Soit plus longtemps qu’imaginé il y a deux semaines. Néanmoins, sous réserve que le nombre de nouveaux cas commence à diminuer d'ici le début avril, une récession mondiale semble peu probable. L'activité économique se redresse lentement en Chine et résiste bien jusqu'ici aux Etats-Unis. - La réaction des pouvoirs publics
Des mesures de relance fortes pour compenser les perturbations économiques permettront d'atténuer le risque de récession et favoriseront une reprise plus vigoureuse au second semestre 2020. Les banques centrales des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Japon ont évoqué la possibilité d'une intervention pour atténuer l'impact du coronavirus. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, s'est dit attentif au «risque grandissant» que le coronavirus constitue pour la croissance économique.
Dans plusieurs pays tels que la Chine, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande, les banques centrales ont baissé les taux directeurs ou injecté des liquidités dans le système financier. Par ailleurs, la Chine, la Corée du Sud et Hong Kong devraient creuser leur déficit budgétaire de respectivement 0,7 point, 1,3 point et 3,5 points de PIB par rapport à 2019. - Les valorisations
La valorisation des actions s'est améliorée grâce à la correction. Leur profil risque/rendement devient plus séduisant à long terme et pourrait commencer à attirer les investisseurs. Les fonds de pension, par exemple, pourraient commencer à opérer un rééquilibrage au profit des actions. Cela pourrait favoriser une stabilisation des marchés, qui ont été en partie influencés par le fait que les stratégies systématiques ont réduit leur exposition aux actifs risqués. La semaine dernière, ces fonds ont vendu pour environ 300 milliards de dollars américains d'actions, alors que la volatilité s'accentuait et que les indices boursiers s’effondraient.
permettant ainsi aux investisseurs d'améliorer leur rendement.
Il est recommandé aux investisseurs à court terme, ainsi qu’à ceux qui ont un horizon plus lointain, de profiter de la récente correction des marchés pour réévaluer leur portefeuille. Cinq stratégies peuvent s'avérer payantes.
- Miser sur les marchés émergents
La récente surperformance des marchés émergents par rapport aux marchés développés devrait continuer, ce qui est logique dans la mesure où il semble que la Chine est en train de réussir à endiguer l'épidémie qui s'est propagée à l'Europe et aux Etats- Unis. A supposer que les efforts de la Chine soient couronnés de succès, la croissance des bénéfices dans la zone Asie hors Japon devrait avoisiner les 12% cette année. - Jouer le secteur de la consommation discrétionnaire
Les investisseurs peuvent s'intéresser à un certain nombre de secteurs qui semblent survendus, notamment les valeurs américaines de la consommation discrétionnaire, qui ont cédé 11% lors des cinq dernières séances malgré la bonne tenue des statistiques immobilières. En Europe, de belles opportunités parmi les valeurs de qualité exposées aux marchés émergents et qui versent des dividendes sont à considérer. - Cibler les technologies génétiques
Les investisseurs feraient bien d'en profiter pour investir dans des thèmes porteurs à plus long terme. Le coronavirus a mis en évidence certaines tendances séculaires qui influenceront les marchés dans les décennies à venir, notamment l'essor des technologies génétiques, qui aident aujourd'hui les chercheurs à comprendre comment le COVID-19 se propage. - Capter la volatilité
Les investisseurs peuvent profiter du regain de volatilité. L'indice VIX, qui reflète la volatilité des actions américaines, a enregistré un sommet intrajournalier depuis 2018, permettant ainsi aux investisseurs d'améliorer leur rendement grâce à des stratégies telles de vente d'options. - Diversifier son portefeuille
Il est judicieux de préparer son portefeuille à affronter les turbulences. Dans les semaines à venir, les portefeuilles peu diversifiés en termes de classes d'actifs ou de zones géographiques devraient souffrir davantage que les portefeuilles bien diversifiés.