- En Suisse, 63% des investisseurs privilégient désormais la protection de leur capital à la recherche de rendements plus élevés, dans un contexte d’incertitude géopolitique et économique persistante.
- 56% des investisseurs suisses s’intéressent de plus en plus aux actifs privés pour diversifier leur portefeuille et améliorer leurs rendements, bien que la liquidité reste un obstacle majeur.
- 89% des investisseurs suisses font confiance aux conseillers financiers, mettant en avant l’importance d’un conseil personnalisé et d’une relation humaine forte, plutôt que de recommandations automatisées.
- 48% recherchent activement des conseils en matière de revenus de retraite, et 66% sont à l’aise avec le blocage de fonds destinés à la transmission, témoignant d’un fort intérêt pour la sécurité financière intergénérationnelle.
Après 15 années de taux d’intérêt bas et de rendements élevés, les investisseurs particuliers dans le monde s’inquiètent des conséquences de l’instabilité géopolitique et économique actuelle sur leurs objectifs d’investissement à long terme, avec un impact direct sur leurs décisions et leur planification financières.
Selon l’enquête 2025 menée par Natixis Investment Managers auprès de plus de 7050 investisseurs particuliers disposant de plus de 100'000 $ en épargne investie – dans 21 pays, dont 400 en Suisse et 3300 en Europe – un véritable changement de mentalité semble s’opérer. En effet, 67% des répondants suisses déclarent être préoccupés par l’impact de l’environnement actuel sur leurs finances personnelles.
À mesure que l’incertitude grandit, le besoin de clarté et de sécurité s’intensifie. En Suisse, plus de la moitié des répondants (63%) déclarent désormais privilégier la sécurité à la performance dans leurs décisions d’investissement. Par ailleurs, 67% s’attendent à une augmentation de la volatilité des marchés – renforçant ainsi leur besoin de soutien professionnel et de réassurance.
Les investisseurs suisses explorent de nouvelles classes d’actifs – mais restent prudents face à l’IA
Face à l’incertitude persistante sur les marchés publics, les investisseurs suisses se tournent en 2025 vers des opportunités alternatives. À l’instar des investisseurs institutionnels, les particuliers montrent un intérêt croissant pour les marchés privés, à la fois pour diversifier leur portefeuille et pour booster leurs rendements potentiels.
Selon l’enquête, 56% des répondants suisses considèrent que l’investissement dans les actifs privés est un bon moyen de gérer les risques d’un portefeuille. Ce chiffre place la Suisse presque au niveau de la France (58%), tandis que l’Allemagne est légèrement en retrait (49%).
Concernant le rapport risque/rendement, 45% des investisseurs suisses estiment que les rendements justifient les frais associés – bien que la liquidité reste un frein majeur (47%).
Parallèlement, les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (IA) suscitent plus de prudence que d’enthousiasme. En Suisse, 36% des investisseurs pensent passer à côté des meilleures opportunités en restant sur les marchés publics – un chiffre proche de celui de l’Allemagne (32%) et de la France (41%). Mais s’agissant de l’IA, les investisseurs particuliers restent partagés: bien que 79% des gestionnaires de patrimoine et 63% des investisseurs institutionnels à travers le monde anticipent une forte croissance à long terme liée à l’IA, seuls 42% des investisseurs particuliers dans le monde la considèrent comme «l’opportunité d’investissement d’une vie». Avec 51% estimant que l’IA est une bulle prête à éclater, les investisseurs suisses partagent ce scepticisme mondial, alliant curiosité et prudence.
La planification des revenus de retraite est une priorité pour les investisseurs suisses
La retraite est devenue une préoccupation centrale pour les investisseurs suisses, davantage que pour leurs voisins. Selon l’enquête, 48% des répondants en Suisse recherchent activement des conseils pour générer des revenus à la retraite – bien au-dessus de la France (35%) et proche de l’Allemagne (43%). Cette priorité reflète non seulement la longévité élevée en Suisse, mais aussi une culture de la responsabilité financière à long terme.
Les investisseurs suisses adoptent également une approche à long terme concernant la transmission de patrimoine. 59% se disent à l’aise avec l’idée de bloquer des fonds destinés à l’héritage dans des placements de long terme – contre 56% en Allemagne et 72% en France. En outre, 58% des répondants suisses bénéficiant de conseils financiers ont déjà intégré leurs héritiers dans les discussions liées à leur planification successorale – un chiffre inférieur à celui de l’Allemagne (60%) et de la France (67%).
Ces tendances montrent que les investisseurs suisses ne cherchent pas seulement à sécuriser leur propre retraite, mais prennent aussi des mesures proactives pour planifier la transmission de leur patrimoine, soulignant l’importance croissante d’un accompagnement financier sur le long terme.
Les investisseurs suisses attendent de leurs conseillers une compréhension personnelle
Les investisseurs suisses font largement confiance à leurs conseillers financiers: 89% déclarent s’appuyer sur eux pour leurs décisions d’investissement. Si la France devance légèrement ce chiffre avec 91%, la Suisse reste devant l’Allemagne (88%). La confiance envers d’autres sources – famille, médias financiers, algorithmes – est nettement inférieure dans tous les pays.
Les résultats montrent que les investisseurs suisses recherchent de plus en plus une relation holistique et personnalisée avec leur conseiller – au-delà de la simple gestion de portefeuille. Parmi les services les plus demandés: la planification des revenus de retraite (48%) et des stratégies d’investissement fiscalement avantageuses (39%). De nombreux investisseurs manifestent également un intérêt pour les marchés privés: 43% souhaitent explorer des opportunités au-delà des marchés publics.
Au-delà des services, les investisseurs suisses attachent une grande valeur à la dimension humaine du conseil financier. Un tiers (33%) apprécie que leur conseiller comprenne leur situation personnelle unique, tandis que 32% soulignent l’importance d’être véritablement écoutés.
Malgré la montée en puissance des outils numériques et de l’IA dans les services financiers, seuls 35% des investisseurs suisses font confiance aux algorithmes pour les aider dans leurs décisions – illustrant l’importance persistante d’une relation humaine et sur mesure dans un monde financier en constante évolution.
Sophie Courmont, Managing Director, Responsable de la Suisse romande et d’Israël chez Natixis Investment Managers, a déclaré: «En Suisse, comme ailleurs, les investisseurs individuels évoluent dans un environnement complexe et en constante évolution, marqué par l’incertitude et des priorités changeantes. Ils dépassent de plus en plus les approches d’investissement traditionnelles, recherchant des solutions qui offrent stabilité, sécurité à long terme et une planification réfléchie de la retraite et de la transmission de patrimoine. La confiance et la valeur du conseil personnalisé et humain restent prépondérantes, perçues comme un repère fiable face à la complexité des marchés et à la méfiance vis-à-vis des algorithmes. Les clients souhaitent s’entourer de partenaires financiers qui comprennent réellement leur situation individuelle et peuvent les accompagner avec des stratégies sur mesure, pertinentes et avisées, afin de bâtir un avenir financier résilient.»
Le rapport mondial de Natixis Investment Managers sur les résultats de son enquête 2025 auprès des investisseurs particuliers est disponible ICI.