Le COVID-19 modifie les attentes en matière de rendement des investissements

Communiqué, Natixis Investment Managers

3 minutes de lecture

«Le sentiment actuel du marché indique que les investisseurs particuliers attendent des économies qu'elles créent suffisamment d’opportunités pour pallier les défis de l'année écoulée», commente Sophie Courmont.

  • Une nouvelle étude de Natixis Investment Managers révèle que l'écart en matière d’attentes de rendement s'est considérablement élargi entre les investisseurs particuliers et les professionnels de la finance.
  • La lenteur de la reprise économique arrive en tête des préoccupations des investisseurs particuliers en Europe (36%), alors que plus d'un tiers (35%) de ces investisseurs en Suisse citent l'inflation comme principale préoccupation.
  • Les investisseurs particuliers sont vigilants face aux risques de reprise, plus des deux tiers (70%) des investisseurs suisses préférant la sécurité à la performance.

Selon une enquête mondiale menée par Natixis Investment Managers auprès de 8550 investisseurs particuliers, les attentes en matière de rendement à long terme après la pandémie divergent de plus en plus entre les investisseurs et les professionnels de la finance. L'enquête, menée auprès d'investisseurs disposant de plus de 100’000 dollars d'actifs prêts à être investis, révèle qu'une forte proportion d'entre eux est optimiste au vu des rendements à deux chiffres obtenus en 2020, et s'attend à obtenir des rendements annuels de 13% supérieurs à l'inflation en 2021. Les professionnels de la finance mondiale prévoient, quant à eux, un chiffre beaucoup plus prudent de 5,3% au-dessus de l'inflation cette année.

Les attentes des investisseurs particuliers déconnectées des craintes financières

Afin d'obtenir des rendements plus élevés, les investisseurs interrogés semblent plus disposés à prendre des risques, comme l’affirme plus de la moitié (53%) des investisseurs européens. Près de sept répondants sur dix (66%) reconnaissent que des mouvements de marché de 10% à la hausse ou à la baisse sont normaux et un nombre similaire (64%) pense que la volatilité crée des opportunités de croissance de leur patrimoine.

Toutefois, les trois quarts (76%) des investisseurs européens déclarent également préférer la sécurité à la performance des investissements, et plus de la moitié (52%) pense que la volatilité nuit à leurs objectifs d'épargne et d'investissement. Par conséquent, la volatilité est l'une des principales préoccupations en matière de risque (32%), aux côtés d'une reprise économique lente (36%) et de taux d'intérêt bas (31%). Pour les investisseurs suisses, l'inflation figure parmi les trois principales préoccupations pour 35% des personnes interrogées. L'impact à long terme de l'effort de la Confédération en matière de dépenses publiques pèse également, puisqu'un quart (24%) des personnes interrogées considèrent les augmentations d'impôts potentielles comme un risque imminent.

«Le sentiment actuel du marché indique que les investisseurs particuliers attendent des économies qu'elles créent suffisamment d’opportunités pour pallier les défis de l'année écoulée. Toutefois, ces attentes contrastent avec un désir de sécurité particulièrement marqué – plutôt que de performance – et ce constat est également valable en Suisse», déclare Sophie Courmont, Managing Director pour la Suisse romande et Monaco chez Natixis Investment Managers.

Le Covid-19 a eu un impact limité sur les investisseurs européens

Les Européens ont mieux résisté à la pandémie que les autres régions, six sur dix déclarant n'avoir subi aucun impact du Covid-19. Ainsi, les sondés européens rapportent des taux d'infection de 7% pour les individus et de 10% pour leur foyer, avec des impacts financiers modérés.

La combinaison d'une action rapide des décideurs politiques et de niveaux de revenus plus élevés parmi les personnes interrogées a limité la part des répondants européens ayant perdu leur emploi ou leur entreprise à seulement 7%, et celle des répondants ayant perdu au moins une source de revenus dans leur ménage à moins d'un sur cinq (19%). Les perspectives financières ont également été soutenues par des rendements moyens des investissements de 11,2% supérieurs à l'inflation. En conséquence, seuls 11% des Européens pensent avoir subi un recul important de leur sécurité financière pendant la pandémie - le chiffre le plus bas parmi toutes les régions étudiées.  

Le sentiment est plus positif en Europe qu'en Asie et en Amérique latine. Six investisseurs sur dix se disent rassurés sur leurs finances plutôt qu’inquiets et, dans l'ensemble, les deux tiers se disent confiants dans leur sécurité financière, surtout en Allemagne (74%), aux Pays-Bas (78%), en Suisse (70%) et au Royaume-Uni (71%).

Les investisseurs particuliers tirent de la pandémie des enseignements clés en matière d'investissement et de finances personnelles

Au-delà des préoccupations liées aux risques, les investisseurs font également état de plusieurs craintes financières. Ainsi, les personnes interrogées en Europe ont placé les dépenses importantes et inattendues en tête de liste (30%). Ce type de dépenses inquiétait déjà en priorité les investisseurs en 2019, craintes exacerbées par l'environnement actuel de pandémie.  

Par ailleurs, le contexte de crise mondiale a aidé les investisseurs à définir une ligne de conduite pour être mieux préparés au prochain événement d’ampleur similaire. La plupart des répondants indique ainsi que la pandémie a remis en cause la gestion de leurs finances personnelles. Près des deux cinquièmes (39%) disent avoir appris l'importance de contrôler leurs dépenses, tandis que 23% disent être plus attentifs aux décisions d'investissement émotionnelles et à l’importance d'avoir un compte d'épargne d'urgence (20%).

Un coup de projecteur sur les habitudes d'investissement à travers les générations  

Compte tenu des niveaux de rendement élevés atteints par les investisseurs particuliers en 2020, 50% des personnes interrogées n'ont apporté aucun changement à leurs comptes d'investissement à la suite du Covid-19.

Les Millennials étaient le groupe le plus susceptible de s'adapter, 74% des personnes interrogées ayant modifié leurs comptes d'investissement. Ce groupe démographique était plus à même d'augmenter ses investissements à la suite de la pandémie (23% contre 19% dans l'ensemble), d'intensifier ses activités d’investissement en ligne (32% contre 23% dans l'ensemble) et d'augmenter ses activités d’investissement par l'intermédiaire d’un conseiller (24% contre 18% dans l'ensemble).  Même s'ils ont augmenté leurs activités de trading, moins de 10% (9%) ont déclaré avoir ouvert des comptes sur marge pour financer ces efforts.

Si les Millennials étaient les plus susceptibles d'augmenter leurs investissements et leurs activités de trading, ils étaient également pressentis pour retirer des fonds de leurs comptes d'épargne et d'investissement (24% contre 19%), un chiffre qui correspond aux 28% qui ont déclaré avoir perdu au moins une source de revenus dans leur ménage et aux 12% qui ont perdu leur emploi ou leur entreprise pendant au moins une partie de l'année à cause du Covid-19.

«La pandémie a mis à rude épreuve tant les finances personnelles que l'économie mondiale. Les investisseurs particuliers en ont tiré d’importantes leçons, à l’heure de la reprise et voient des opportunités favorables à leurs actifs. Toutefois, à l'avenir, ceux-ci devront examiner attentivement et de manière réaliste les résultats qu'ils anticipent et rationaliser ces attentes en fonction de leur tolérance au risque» ajoute Sophie Courmont.

A lire aussi...