Les fortes convictions de Quaero Capital

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Le gérant d’actifs dirigé par Jean Keller met en avant son approche ESG et l’investissement dans la valeur, lors d’une conférence à Zurich.

Jean Keller, CEO de Quaero Capital, se dit persuadé que l’agrégation des convictions des talents au sein d’une équipe partageant la même philosophie est une formule génératrice de plus-value à long terme. Jeudi, à Zurich, lors d’une conférence intitulée «Investir loin des foules», la boutique de gestion, avec 70 employés pour 2,71 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a présenté l’essentiel de ses fonds de placement ainsi que l’un issu de sa coentreprise avec le gérant new-yorkais Cullen Capital.

L’investissement durable est au coeur du processus et de la philosophie de Quaero Capital et de ses fonds de placement, a insisté Georgina Parker, responsable des investissements respectueux des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de Quaero Capital. Le gérant met l’accent sur l’impact de ses investissements, privilégie la sélection «Best-in-class, et se concentre sur l’engagement plutôt que l’exclusion.

La société a lancé le 21 octobre un nouveau fonds ESG (QCF (lux) Net Zéro Emission Nette), qui investit dans des sociétés dont les services, produits ou technologies permettent de contribuer la transition vers une économie décarbonée. Quaero, qui dispose également d’un fonds durable lié à l’énergie, le QCF (Lux) Accessible Clean Energy (avec 160 millions d’euros d’actifs), se différencie de la concurrence en partie à travers le concept utilisé. Les deux fonds s’appuient en effet sur un comité d’experts et une équipe de recherche qui analysent en premier lieu les caractéristiques des différentes technologies au sein de l’univers des investissements. Pour les gérants, la transition énergétique est inexorable. Ses moteurs sont l’action des gouvernements, les effets économiques et les changements de comportement des consommateurs.

La recherche de la sous-évaluation

Jean Keller souligne également le rôle majeur des investissements de la société sur les marchés privés et dans les infrastructures (1,07 milliard d’euros). «Les infrastructures constituent une bonne protection face aux aléas conjoncturels et en particulier à l’inflation», déclare le CEO. Dans ce domaine, Quaero Capital se distingue de la concurrence en acceptant uniquement des titres présentant une croissance bénéficiaire notable. Le fonds évite aussi les marchés émergents parce que cela n’augmenterait pas le rendement mais ajouterait de nouveaux risques (change, politique).

Quaero se plaît à sortir des modes. Aussi bien Philip Best, gérant depuis 2003 du fonds Argonaut, sur les petites et les micro-capitalisations européennes, et Anuca Laudat, gérante du Cullen ESG US Value, se revendiquent de l’investissement dans la «valeur». Cette dernière notion n’est d’ailleurs pas liée à l’appartenance à une industrie. «Des actions technologiques dont le cours a chuté, par exemple après une IPO réalisée à des niveaux exagérés, peuvent devenir des titres «Value», révèle Philip Best. Sous cet angle,«growth» n’est pas le contraire de «value». L’opposition existe plutôt entre «cher» (ou même «surévalué») et «value». Sans surprise, Philip Best fait référence à Warren Buffet et à la notion de marge de sécurité. Ces «perles» sont souvent des sociétés ignorées des analystes et des médias. En bourse suisse, par exemple, 70 sociétés cotées ne sont suivies par aucun analyste, 34 par un seul.

Anuca Laudat également souscrit amplement à cette notion de valeur et s’appuie sur la philosophie d’investissement de Benjamin Graham, soit l’approche à long terme et la discipline, sous l’angle des critères tels que le multiple du bénéfice (PER), la valeur intrinsèque (P/Book) et le rendement du dividende. D’ailleurs, le PER du fonds est de 12,6, soit très inférieur à l’indice de référence, le Russell 1000 Value (15,5).

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