Les Fake News: Intox ou detox?

Philippe Szokolóczy-Syllaba

2 minutes de lecture

Chronique impertinente d'un électron libre.

J’avoue être amateur de Fake News, j’en consomme tous les jours et j’en suis arrivé à la conclusion que c’était très bon pour la santé. Pas la mienne ! Mais pour prendre le pouls de notre société et diagnostiquer ce patient sous influence afin de déterminer s’il a des chances de recouvrer un jour son indépendance de jugement et son libre arbitre en matière de choix.

Il y a la Fake News grossièrement fagotée pour public peu averti et abruti par des décennies de propagande consumériste, de films hollywoodiens et de jeux vidéo pour légumes, style «le Grand Schtrump va appuyer sur son bouton qui est plus gros que celui du méchant (et petit) dictateur aux yeux bridés». Il y a la Fake News drôle: «le Grand Schtrump doit être à tout prix impeached, car il se serait tapé la sulfureuse strip-teaseuse répondant au sobriquet évocateur de Stormy Daniels» (d’ailleurs, qui croire, la fausse blonde refaite ou Stormy Daniels ?).

Angèle Meuuhrkel serait la fille cachée de la sœur cadette d’Eva Braun
inséminée artificiellement avec le sperme conservé d’Adolf Hitler.

Puis il y a la Fake News très sophistiquée pour les anti-establishment qui ne s’en laissent pas si facilement conter et à qui il faut donc du lourd: «la grande Chansonnière allemande Angèle Meuuhrkel serait la fille cachée de la sœur cadette d’Eva Braun inséminée artificiellement en 1953 avec la semence conservée d’Adolf Hitler», si l’on en croit les dernières révélations de Qanon, le désormais célèbre et néanmoins mystérieux blogueur anonyme suivi par des millions de followers.

Les agences de renseignement (ou de «désinformation», selon les mauvaises langues) le savent bien. Si elles veulent décrédibiliser efficacement les lanceurs d’alertes et autres adeptes de la théorie du complot, lesquels pourraient déstabiliser l’opinion publique s’ils mettaient vraiment le doigt sur certaines vérités, est d’infiltrer les blogs alternatifs en y insérant, au milieu de théories du complot considérées comme réelles par les initiés (afin de rassurer leurs lecteurs qu’ils sont entre gens qui pensent comme eux), des Fake News énormes qu’ils auront peut-être la naïveté de propager à leur tour, ce qui ne manquera pas de les décrédibiliser quand peu de temps après la Fake News sera révélée comme entièrement infondée.

Des algorithmes destinés à éliminer toutes
formes de dissensions au modèle de pensée unique.

Ce que j’aime avec les Fake News, au-delà de tenter de distinguer le vrai du faux, c’est d’essayer de comprendre quel est l’agenda de ceux qui les propagent ?  Est-ce que les FaceDeBouc et autres Googueule de ce monde ne font de la collecte de Big Data que pour étudier nos comportements de consommateurs et mieux savoir quelle camelote nous fourguer ou étudient-ils (et mettent-ils en place) de redoutables techniques de manipulation de l’opinion, voire de la pensée, au travers d’algorithmes destinés à terme à contrôler les populations et à éliminer toutes formes de dissensions au modèle de pensée unique? C’est ce que suggère François Chollet, chercheur en intelligence artificielle (AI) chez Google quand il tweete à la suite du scandale Facebook avec son lot de révélations sur Cambridge Analytica: «We’re looking at a powerful entity that builds fine-grained psychological profiles of over two billion humans, that runs large-scale behavior manipulation experiments, and that aims at developing the best AI technology the world has ever seen. Personally, it really scares me. If you work in AI, please don’t help them. Don’t play their game. Don’t participate in their research ecosystem. Please show some conscience».

Le grand Schtrump dérange-t-il? Sûrement, mais qui et quoi?

Est-il également vrai que les médias Main Stream (MSM) sont devenus des instruments de propagande au service des élites? Si oui, comment se fait-il que depuis l’arrivée de Schtrump sur l’échiquier politique et économique, il n’y ait jamais eu, dans l’histoire du journalisme, pareil déchainement systématique et quotidien sur une aussi longue durée contre absolument tout ce qu’il fait, dit ou ne fait pas ou ne dit pas? Étrange, non? Dérange-t-il? Sûrement, mais qui et quoi?

Nous aurons sûrement l’occasion d’en reparler lors de prochaines chroniques! Il s’agit juste ici de donner le ton, dans le cadre d’une publication qui a encore le mérite de vouloir privilégier le franc parler dans ce beau monde des Fake News.