Les entrées en bourse ont la cote

Valérie Plagnol, Vision & Perspectives

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Les IPO ont été particulièrement fructueuses en 2017 et l’année 2018 s’ouvre sous les meilleurs auspices. Les raisons de cet engouement.

L’année 2017 a signé un record d’introductions en bourse, qu’on avait plus revu depuis 2007, comme le souligne le rapport trimestriel d’EY[1]. Les perspectives 2018 s’annoncent également prometteuses dans toutes les grandes régions du monde, comme dans la plupart des grands secteurs d’activité. Au total, EY recense pour près de 200 mds de dollars de levées de fonds en 2017, soit près de 50% d’augmentation par rapport à 2016. Le plus grand nombre d’IPO a été réalisé dans l’industrie et la tech, tandis que le secteur financier tient la corde en montants levés. Les introductions internationales ont également fortement progressé. L’Amérique et la Chine dominent le marché, mais la progression des IPO en Europe a été très marquée en 2017 et devrait continuer d’afficher de solides progressions en 2018, à l’exception peut-être du Royaume-Uni, du fait des incertitudes liées au Brexit. La Suisse n’est pas à l’écart de ces tendances, loin de là. Le marché a enregistré un nombre record d’introductions en bourse en 2017 et ceci devrait se poursuivre cette année. Comme ailleurs, l’industrie, la tech et la pharma-biotech sont les secteurs en pointe et des introductions internationales choisissent également le SIX.

Les circonstances sont plutôt favorables:

  • Comme cela a été largement souligné, 2017 a été la première année de croissance économique robuste et synchrone à travers le monde. Les bonnes perspectives économiques pour 2018 continuent de soutenir les marchés.
  • Les marchés boursiers sont porteurs, les valorisations élevées et la volatilité encore modérée des marchés sont autant de facteurs de soutien.
On se souvient d’un Amazon qui a fait très tôt le pari de la bourse.

L’IPO correspond à une stratégie d’expansion bien comprise par les entreprises:

  • Celles-ci sont à la recherche de fonds propres pour soutenir leur expansion.  
  • L’ouverture du capital permet aussi de sortir d’un cadre parfois trop confidentiel : en offrant plus de visibilité sur leur activité, les sociétés concernées élargissent et diversifient leurs bases d’investisseurs.
  • Ces introductions reflètent également la dynamique des nouvelles technologies et la volonté des premiers porteurs de ces projets (venture capitalists, private equity) de valoriser leurs investissements. Le temps de la maturité est celui de l’ouverture du capital. Les « blue chips » de demain sont probablement parmi ces nouveaux arrivants. On se souvient d’un Amazon qui a fait très tôt le pari de la bourse.
  • Pour certaines enfin, cela peut être l’occasion de réduire leur dette.
Le marché mondial reste dans l’expectative de l’IPO géante de Saudi Aramco.

Une telle démarche n’est cependant pas sans risques:

  • Du côté des entreprises, se plier aux contraintes de publications et de rapports imposées par la cotation, peut s’avérer un pari dangereux quand les structures internes et les business plan s’avèrent bien trop fragiles, du fait par exemple d’études de marché mal calibrées face aux aléas de la conjoncture.
  • Pour les investisseurs, une fois passé l’effet d’annonce et de nouveauté, il faut pouvoir s’appuyer sur une suite solide de résultats, à la hauteur des anticipations et des valorisations initiales. L’épreuve du marché peut alors s’avérer décevante, et l’engouement initial peut disparaître brutalement, même dans le cas de très grands groupes. Facebook à ses débuts a connu de telles affres.

Cette année le marché mondial reste dans l’expectative de l’IPO géante de Saudi Aramco, mais le montant de l’opération semble poser de nombreuses difficultés et un report n’est pas impossible. Comme l’industrie, la bio et pharma ainsi que les services - dont la fintech - devraient encore figurer aux premières loges.

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