Les convictions personnelles passent avant le rendement

Communiqué, Schroders

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«Il semble qu’il y ait un certain décalage entre intention et action», selon le CEO de Schroders, Andreas Markwalder concernant l’enquête Global Investor Study 2020.

Les investisseurs suisses sont moins disposés à investir dans des placements qui iraient à l’encontre de leurs convictions personnelles. C’est ce que montre l’enquête Global Investor Study 20201, qui a interrogé 23'000 personnes investissant depuis 32 pays à travers le monde.

Quatre Suisses sur cinq ne sont pas prêts à investir contre leurs convictions personnelles. En moyenne, 77% des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête Schroders Global Investor refusent d’investir au détriment de leurs convictions. La minorité de 23% qui le fait cessera de se sentir coupable que lorsque le retour moyen sur investissement atteindra 21% par an. Les investisseurs de Chine (90%), d’Italie (82%) et du Portugal (82%) sont les plus fidèles à leurs opinions au moment de prendre des décisions d’investissement. En revanche, les investisseurs des États-Unis (67%), de Singapour (67%) et de Thaïlande (68%) sont plus préoccupés par les rendements que par la morale.

«L’investissement durable revêt souvent un sens différent selon les investisseurs. Leurs convictions personnelles comptent pour beaucoup. Notre objectif en tant que gestionnaire d’actifs est d’aider nos clients à mieux naviguer dans les méandres d’un univers d’investissement durable de plus en plus complexe», commente Hannah Simons, Responsable de la stratégie d’investissement durable, Schroders. «Nous visons à produire non seulement des performances pour nos investisseurs, mais également de meilleurs résultats pour la société dans son ensemble. C’est pourquoi l’évaluation et le suivi des progrès restent essentiels».

Les Millennials investissent de manière moins durable

Il est ironique de constater que les Millennials, qui sont généralement perçus comme particulièrement sensibles à l’environnement, sont les plus susceptibles de faire abstraction de leurs convictions personnelles s’ils peuvent bénéficier de rendements potentiellement plus élevés. Seulement un quart d’entre eux investit selon ses convictions. Comme le montre le graphique ci-dessous, la conscience morale augmente avec l’âge.

Si l’on interroge le comportement d’investissement en fonction de leur niveau de connaissance des questions financières, on constate que les investisseurs experts et avancés (29%) sont plus intéressés par le retour sur investissement que par leurs valeurs morales. Chez les débutants et les profanes, ce chiffre est nettement inférieur (18%). On observe également cette tendance en Suisse. Cependant, l’écart entre les experts (23%) et les profanes (20%) est moins important.

«Il est extrêmement encourageant de constater que de très nombreux investisseurs investissent aujourd’hui de manière durable, mais il semble qu’il y ait un certain décalage entre intention et action», a ajouté Andreas Markwalder, CEO de Schroder Investment Management (Switzerland). «Il subsiste néanmoins un écart relativement important entre les personnes interrogées qui investissent en fonction de leurs convictions (77%) et celles qui investissent réellement dans des fonds durables (environ 50%). Chez Schroders, nous devons donc expliquer aux investisseurs ce que signifie réellement l’investissement durable et ce qu’il implique. C’est pour nous la seule façon de nous assurer que nous répondons aux besoins et objectifs de nos clients en matière d’investissements durables».

Europe – plus de belles paroles que d’actes

Les différences régionales ont également été analysées: étonnamment, seuls 44% des Européens interrogés ont déclaré investir dans des fonds d’investissement durables, ce qui les place nettement derrière les investisseurs du continent américain (52%) et d’Asie (49%) et démentit le préjugé selon lequel les Européens font preuve d’une conscience morale particulièrement développée dans leurs investissements.

 

1 En avril 2020, Schroders a commandé une enquête indépendante mondiale en ligne auprès de 23 000 investisseurs situés sur 32 marchés, que ce soit en Europe, en Asie, ou en Amérique du Nord et du Sud. L’enquête interrogeait des investisseurs qui comptaient investir au cours des 12 prochains mois au moins 10 000 euros (ou l’équivalent dans une autre devise) et qui avaient apporté des modifications à leurs investissements au cours des dix dernières années.

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