Les assureurs préoccupés par le risque climatique

Communiqué, BlackRock

3 minutes de lecture

Au niveau mondial, 95% des assureurs pensent que le risque climatique est un risque d’investissement, selon le 10e Global Insurance Report annuel de BlackRock.

Alors que les préoccupations liées au changement climatique s’intensifient, une étude BlackRock montre que des assureurs gérant 27'000 milliards de dollars d’actifs privilégient l'investissement durable, la diversification vers les hauts rendements et la transformation technologique.

Selon le dixième Global Insurance Report annuel de BlackRock, les assureurs sont de plus en plus préoccupés par le risque climatique: 95% des dirigeants du secteur affirment que ce risque aura un impact significatif sur la construction de portefeuille au cours des deux prochaines années. Ces conclusions, qui s’inscrivent dans le sillage d’une année marquée par des catastrophes naturelles sans précédent, reflètent le point de vue d’un secteur directement exposé aux risques physiques associés au changement climatique.

BlackRock a consulté 362 dirigeants de compagnies d’assurance sur 26 marchés, afin de connaître leurs objectifs d’investissement et leurs priorités pour l’année à venir. Au total, ces entreprises représentent 27'000 milliards de dollars d’investissements potentiels. D’après notre étude, l’impact croissant de la durabilité, la nécessité de diversifier les portefeuilles dans des classes d’actifs à rendement plus élevé et la volonté de numériser les entreprises sont les thèmes dominants pour les assureurs cette année.

«Une majorité écrasante d’assureurs considère le risque climatique comme un risque d’investissement et positionne les portefeuilles de manière à atténuer les risques et tirer parti des opportunités transformatrices qu’offre la transition vers une économie «zéro émission nette». Le secteur de l’investissement ne peut ignorer l'intérêt croissant des assureurs pour la durabilité», a commenté Charles Hatami, Global Head Financial Institutions Group/Financial Markets Advisory chez BlackRock.

Renforcement de l’intérêt pour la durabilité

Reflet d’un véritable mouvement tectonique, l’investissement durable constitue un sujet de préoccupation croissant parmi les assureurs internationaux. Pour la moitié des personnes interrogées, la décision de réorienter les actifs existants vers des investissements durables se justifie par la capacité de ces investissements à générer une meilleure performance ajustée du risque.

En ce qui concerne les stratégies d’investissement, le risque géopolitique demeure la principale inquiétude des assureurs, mais le risque environnemental est désormais considéré comme une menace sérieuse par plus d'un répondant sur trois.

D’autre part, on observe que les assureurs continuent d’intégrer la durabilité dans leurs processus et stratégies d’investissement – près de la moitié des répondants ont indiqué avoir refusé une opportunité d'investissement au cours des 12 derniers mois en raison de préoccupations ESG.

Hausse de l’appétit pour le risque et diversification hors des actifs «core»

Parmi les autres tendances dominantes, l’étude a identifié la nécessité de se diversifier dans des actifs à rendement plus élevé, 60% des assureurs prévoyant d’accroître leur exposition au risque d’investissement dans les deux prochaines années. Ce niveau représente un sommet depuis l’introduction de cet indicateur par BlackRock en 2015. Il semble que le régime actuel de faibles taux d’intérêt continue d’inciter les assureurs en quête de revenus à envisager des investissements dans les stratégies alternatives et les obligations à haut rendement.

Les allocations ciblent désormais de plus en plus les marchés privés, qui offrent des avantages de diversification et un potentiel de rendement supérieur. À l’horizon 2023, les assureurs prévoient que leur allocation moyenne aux marchés privés atteindra 14% du portefeuille total (contre 11% actuellement), et aucun assureur n’anticipe une allocation stratégique aux marchés privés inférieure à 5%.

Cependant, si l’appétit pour le risque des assureurs se renforce, la liquidité reste une priorité. 41% des assureurs envisagent ainsi d’accroître leurs liquidités au cours de l'année à venir. Les ETF sont également considérés comme un outil efficace pour gérer la liquidité et améliorer le rendement, 87% des répondants estimant que les enjeux de gestion de la liquidité pourraient les inciter à augmenter l’allocation aux ETF au cours des 1 à 2 prochaines années.

Accélération des investissements technologiques

L’accélération de la transformation numérique constitue une autre priorité pour les assureurs, largement motivée par l’impact de la pandémie. Près de deux tiers des assureurs envisagent d’augmenter leurs dépenses en technologie au cours des deux prochaines années.

Le paysage concurrentiel, la complexité réglementaire et l’environnement économique incitent plus particulièrement le secteur à s’orienter vers des capacités intégrées de gestion actif/passif (ALM). Au cours des deux prochaines années, 56% des répondants prévoient ainsi de se concentrer sur l’intégration ALM, tandis que 45% donnent la priorité à la gestion des risques multi-asset. Cette évolution s’explique par la volonté de diversifier les investissements, en particulier sur les marchés privés, ce qui souligne la nécessité d’une solution technologique unique offrant une vue d’ensemble du portefeuille sur un éventail complet de classes d'actifs.

La numérisation est également centrale dans la poursuite des objectifs «zéro émission nette»: 41% des répondants comptent en effet augmenter leurs investissements dans les technologies qui intègrent le risque et les indicateurs climatiques, ce qui démontre que les outils d’analyse des investissements favorisant la transition seront une priorité dans les prochaines années.

Anna Khazen, Head of BlackRock's Financial Institutions Group for EMEA chez BlackRock, ajoute: «Au cours de la décennie qui s'est écoulée depuis le lancement de notre Global Insurance Report, on a constaté que la technologie, la durabilité et la complexité réglementaire s’étaient combinées pour influer sur les priorités d'investissement de l’ensemble des assureurs. Désormais, une vision complète et transparente du risque dynamique du portefeuille, en particulier du risque lié au changement climatique, n'est plus seulement un avantage concurrentiel pour les assureurs – c'est une absolue nécessité.»

Maria Sala, Director, Institutional Client Business, BlackRock Switzerland ajoute: «Les tendances mondiales se retrouvent également dans les résultats de l’enquête pour la Suisse. Les assureurs suisses ont en outre toujours envie d’augmenter la dose de risque dans leurs portefeuilles. Les faibles taux d’intérêt, particulièrement en francs suisses, sont toujours l’une des raisons. Par ailleurs, le thème de l’investissement durable est devenu encore plus prévalent que les années précédentes.»

A lire aussi...