Après le verdict clair des élections, les actions britanniques devraient bénéficier d’un intérêt plus marqué des investisseurs internationaux.
Après le verdict clair des élections, les actions britanniques devraient bénéficier d’un intérêt plus marqué des investisseurs internationaux et de flux de capitaux à même de soutenir les valorisations. Néanmoins, un accord de sortie en janvier 2020 ne signifie pas la fin du Brexit.
Le peuple britannique a rendu son verdict, Boris Johnson est le grand gagnant, et cette fois tout est clair, c’est la sortie. Plus qu’un vote en faveur du parti Conservateur, le résultat des élections confirme la volonté britannique de quitter l’Union européenne. Lassé d’un feuilleton à rebondissements qui n’en finissait pas, le peuple britannique n’a pas voulu replonger vers une nouvelle remise en cause du Brexit. La victoire sans appel des Tories permet donc d’envisager une sortie officielle de l’Union européenne en date du 31 janvier 2020.
Les actions britanniques ont réagi positivement et fortement à la plus grande stabilité politique qui se met en place et au fait que le programme du parti travailliste ne voie pas le jour. Le spectre d’une taxe carbone et de potentielles nationalisations s’éloignent et impliquent notamment des rebonds respectivement dans les secteurs du transport et des valeurs financières. En ce qui concerne la devise, celle-ci s’apprécie face au dollar dans le même élan d’euphorie créant une surperformance des valeurs domestiques, qui restent à privilégier.
offre une meilleure visibilité.
Au-delà de la réaction de court terme, peut-on s’attendre en 2020 au grand retour des actions anglaises? Il est vrai que le potentiel de rattrapage face au aux indices mondiaux est important. Depuis le vote de sortie du 23 juin 2016, la performance de l’indice principal FTSE-100 a été deux fois moindre que celle de l’indice mondial, soit 20% contre 40%, et en termes de valorisations, l’écart reste de près de 20%. Autre point à considérer, notamment relativement aux obligations, le taux de dividende est conséquent à plus de 3% par an, alors que le Gilt offre 0.75%. Les actions anglaises ont donc quelques atouts à faire valoir.
Le point de départ est donc intéressant, sachant que l’environnement politique offre une meilleure visibilité et que l’accord de sortie de l’Union européenne sera entériné. De plus, la perspective d’une relance budgétaire du nouveau gouvernement pourrait venir soutenir les perspectives de croissance économique, les actions et la devise. Un autre point à considérer est le sous-investissement chronique des investisseurs internationaux depuis le vote de sortie. Aujourd’hui, une absence totale du marché anglais semble difficile à justifier, ce qui devrait se traduire par un intérêt plus important et des flux de capitaux qui soutiendront les valorisations.
Cela dit, il ne faut pas oublier qu’un accord de sortie en janvier 2020 ne signifie pas la fin du Brexit, mais plutôt son début. La phase de transition et de négociations d’un accord commercial ne fait que débuter et pourrait surprendre par sa durée et ses difficultés, même si l’intention déclarée en campagne électorale de Boris Johnson est de quitter l’Union à fin décembre 2020 quoi qu’il arrive. Si tel devait être le cas, un regain d’incertitude lié à un «no-deal» referait surface impliquant une prime de risque sur les actifs anglais. Nous pensons néanmoins qu’une prolongation des négociations est plus probable au vu du calendrier très ambitieux pour arriver à un accord commercial, notamment dans le domaine financier. Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas d’indications concrètes et formelles quant au contenu d’un accord commercial en 2020. L’incertitude continuera donc d’affecter les décisions d’investissement des entreprises, ce qui pèsera sur la croissance économique. Nous tablons sur une continuation du ralentissement de l’activité.
pas complètement même si la situation s’améliore.
Au final, la prime de risque des actifs britanniques ne disparaîtra donc pas complètement même si la situation s’améliore. La devise pourrait continuer à faire office de baromètre du Brexit et son potentiel d’appréciation nous apparaît limité dans les semaines qui viennent. Les actions anglaises reprennent toutefois leur place dans l’allocation d’actifs.
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