Les actifs réels durables font tourner l’économie réelle

Michael Sieg, ThomasLloyd

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Investir dans des titres cotés peut être un moyen d‘investir dans des actifs durables, mais il s’agit d’actifs financiers.

La pandémie de COVID continue d’avoir un impact majeur sur la vie de millions de personnes et d’entreprises dans le monde. Toutefois, l’un des rares effets positifs observé durant cette crise mondiale a été une évolution des mentalités individuelles et collectives. Plus que jamais, il est devenu évident que les communautés qui travaillent ensemble sont plus résilientes. Le «lockdown» nous a également donné un temps de réflexion et d’introspection, une opportunité de réfléchir à ce que nous voulons, à ce dont nous avons besoin et à nos attentes à plus long terme. Cela crée de nouvelles exigences pour les entreprises et les gouvernements, comme la durabilité qui est déjà importante dans de nombreux domaines et devient également de plus en plus importante dans le domaine des investissements.

L‘expérience des 18 derniers mois a été un véritable défi pour de nombreux investisseurs. Les taux d‘intérêt à court terme sont toujours négatifs, les fonds obligataires traditionnels offrent des rendements bien inférieurs à l‘inflation et les marchés d‘actions sont très volatils. Il n’est pas étonnant que les investisseurs cherchent à remanier leurs portefeuilles, notamment en ce qui concerne leur impact environnemental et social. 

Depuis plus d’une dizaine d’années, la recherche d’impacts environnementaux et sociaux positifs et tangibles doit être au cœur des activités d’investissements d’impact.

Investir dans des titres cotés peut être un moyen d‘investir dans des actifs durables, mais il s’agit d’actifs financiers, et non d’actifs réels, ce qui n’apporte pas d’argent frais dans l’économie réelle mais ne fait que changer la propriété d’un certificat d’action.

Les investissements dans les infrastructures, pour l’avenir

Alors que les pays cherchent à reconstruire en mieux pour sortir plus forts de la crise économique liée à la pandémie de COVID-19, l’investissement dans des actifs réels durables sera le principal moteur de la croissance économique. Les investissements dans les infrastructures, en particulier, sont essentiels au redressement économique et social; ils permettent de construire des communautés résilientes et de soutenir des activités utiles - dans la production d’une énergie fiable et durable, dans l’approvisionnement en eau pure et propre, dans la gestion des eaux usées et des déchets solides, dans les capacités de communication numérique et dans la sécurité des déplacements.

Les actions cotées étant historiquement très bien valorisées, l’investisseur d’aujourd’hui peut tirer le meilleur parti des véritables avantages de l’investissement dans les infrastructures (rendements supérieurs ajustés au risque et diversification du portefeuille grâce à des actifs non corrélés) sur le marché privé, en bénéficiant à la fois d’une volatilité plus faible et de rendements absolus plus élevés. 

Investir là où l’on fait la différence

Un authentique gestionnaire d’investissements d’impact doit se concentrer sur l’investissement dans des actifs réels durables qui font une différence positive tant pour l’investisseur que pour l’entreprise dans laquelle il investit et pour son environnement.

Depuis plus d’une dizaine d’années, la recherche d’impacts environnementaux et sociaux positifs et tangibles doit être au cœur des activités de son équipe. Il doit viser le classement de ses produits sous l’Article 9 du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) ayant pour objectif de fournir plus de transparence en termes de responsabilité environnementale et sociale au sein des marchés financiers.

Il doit aussi, dans ses rapports annuels, présenter des impacts socio-économiques et environnementaux tangibles, tels que la création d’emplois, les recettes fiscales, les projets de travaux publics et les améliorations environnementales, de ses investissements. Bien au-delà de ce que l’on appelle l‘investissement «ESG» et qui doit se matérialiser par ce que nous appelons le «triple rendement»: économique, écologique et social.

Le secteur des infrastructures en Asie offre des opportunités d’investissement exceptionnelles.

Les investissements sont en particulier à réaliser sur les marchés à forte croissance tels les marchés émergents asiatiques, là où se concentrent les principaux enjeux de transition énergétique et de la réduction des émissions de carbone. Le secteur des infrastructures en Asie offre des opportunités d’investissement exceptionnelles. La région abrite déjà la moitié de la population mondiale et est la région économique à la croissance la plus rapide au monde, sa population devant augmenter de plus de 650 millions de personnes au cours des 25 prochaines années. La demande d’électricité dépassera de loin la capacité de production actuelle, tandis que la volonté mondiale de ralentir le changement climatique et de passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables est de plus en plus forte.

Le moment d’investir en Asie 

Il y a deux raisons d’investir en Asie. La première concerne le pouvoir d’achat des fonds d’investissement. Bien que le PIB ait énormément augmenté au cours des 20 dernières années, il n’en reste pas moins qu’un dollar ou un euro dépensé dans les marchés émergents permet d’acheter plus de terres et de main-d’œuvre que dans les marchés développés comme l’Europe occidentale. Cela signifie qu’il est possible d’apporter davantage, d’employer plus de personnes, de transformer leurs communautés et de soutenir leur croissance.

La deuxième raison est la protection de l’environnement. L’Asie abrite actuellement la moitié de la population mondiale et le « coût carbone du PIB » - que nous calculons comme étant les émissions de CO2 par trillion de dollars de PIB - est plus de quatre fois supérieur à celui des plus grands pays d’Europe. Aujourd’hui, nous disposons de nouvelles technologies qui peuvent contribuer à réduire la pollution atmosphérique et le changement climatique. En raison de leur géographie, les pays asiatiques qui connaissent la plus forte croissance en matière de demande d’énergie sont également les mieux adaptés à une réponse de l’offre qui tire parti de leur énorme rayonnement solaire et de leur potentiel de combustible de biomasse. 

Une solution au défi environnemental mondial nécessitera des investissements importants pour modifier le spectre des émissions en Asie. Il s’agit d’un enjeu capital pour le futur de notre planète mais également d’une formidable opportunité pour les investisseurs et les communautés locales bénéficiant de ces investissements.

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