Les achats de la BoE freinent la volatilité du crédit GBP

Shannon Gordon, TwentyFour Asset Management

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La forte hausse des positions en obligations d’entreprises n’a guère retenu l’attention.

Parmi tous les commentaires qu’ont suscités les prévisions de la Banque d’Angleterre (BoE) pour l’économie britannique et sa mention d’un taux d'intérêt négatif dans le compte rendu de sa dernière réunion, force est de constater que la forte hausse des positions en obligations d'entreprises détenues par la banque centrale n’a guère retenu l’attention. 

Alors que les pourparlers sur le Brexit s’enveniment de nouveau,
la livre commence à intégrer l'éventualité croissante d'un Brexit sans accord.

Dans sa mise au point hebdomadaire sur l’avancement des achats de dette privée via son programme d’achat d’obligations d’entreprises (CBPS), la BoE a indiqué avoir augmenté ses positions de 617 millions de livres pour les porter à un total de 18,97 milliards de livres. Il s’agit d’un montant substantiel, aussi bien par rapport à la taille du marché des obligations en GBP qu’en termes de volume de négoce.

La crainte d’un Brexit sans accord rend le marché nerveux

Ces obligations ont été acquises par la BoE dans le cadre de son programme de rachat d’actifs le 10 septembre dernier. A titre de comparaison, 132 millions de livres d’obligations d’entreprises ont été ajoutées à son portefeuille au cours de l’opération du 3 septembre. La saisonnalité n'est peut-être pas étrangère à ce changement, bien que les derniers jours d’août sonnent traditionnellement la fin de la pause estivale dans le domaine du crédit et que les émissions sur le marché primaire de la livre sterling aient été relativement peu nombreuses durant la première semaine de septembre. 

Une cause plus directe pourrait être la nervosité qui s’est à nouveau emparée du marché britannique et transparaît clairement dans les fluctuations de la livre face au dollar ces dernières semaines.  


 

Alors que les pourparlers sur le Brexit s’enveniment de nouveau, la devise britannique commence à intégrer l'éventualité croissante d'un Brexit sans accord. Le principal responsable de cette situation est le projet de loi relatif au marché intérieur («Internal Market Bill») du gouvernement britannique, par lequel le Premier ministre Boris Johnson a déclenché la colère de ses homologues européens en revenant sur une partie de ses engagements initiaux.

La capacité de la banque à atténuer la volatilité du marché
est certainement rassurante pour les investisseurs en titres à revenu fixe.
Impact incertain, l’action de la BoE reflète la prudence

S’il est impossible de d’établir précisément l’impact des achats de la BoE sur le marché, nous estimons que les spreads des obligations investment grade en GBP seraient aujourd'hui plus larges de 7 à 10 pb si l’institut monétaire n’avait pas augmenté le montant de ses acquisitions de 617 millions de livres. Il vaut donc la peine de souligner que si de nombreux économistes ont perçu davantage d’optimisme dans les estimations de la BoE sur la relance économique, son action témoigne en revanche d’une attitude beaucoup plus prudente.

La capacité de la banque à atténuer la volatilité du marché est certainement rassurante pour les investisseurs en titres à revenu fixe; le mois dernier, les spreads des obligations investment grade en GBP ont évolué dans une fourchette de tout juste 4 pb et ont fini le mois plus resserrés qu’au début, ce qui soutient favorablement la comparaison avec les fluctuations GBP-USD de 5% sur la même période.

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