La résurgence du marché de l'art

Xavier Ledru, REYL & Cie

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Les prix records aujourd’hui soulignent l'importance de l'art en tant que classe d'actifs pour les investisseurs en quête de nouvelles opportunités.

Le marché de l'art contemporain a connu sa propre renaissance cette année avec un record de 2,7 milliards de dollars de ventes aux enchères d'œuvres d'art dans le monde entier entre juin 2020 et juin 2021, selon un rapport annuel de données publié par Artprice.

Ce regain d'intérêt et de demande permet non seulement de souligner la solidité du marché de l'art, malgré l'impact de la pandémie mondiale, mais aussi sa position comme l'une des principales formes alternatives d'investissement. Cependant, les œuvres d'art de grande valeur ne constituent pas uniquement un bon investissement, elles représentent également un actif précieux qui peut être utilisé comme garantie pour un financement.

Le prêt d'œuvres d'art est une solution d'investissement innovante.
Titrisation de l’art

Pour tirer parti de cette classe d'actifs émergente, le Groupe REYL a lancé en 2017, en partenariat avec LINK Management, Griffin Art Partners: une plateforme de titrisation proposant des prêts haut de gamme entièrement garantis par des œuvres d'art. Son rôle exclusif est de prêter des fonds aux collectionneurs privés et autres professionnels du secteur, garantis par leurs œuvres d'art, afin de leur permettre de financer leurs activités. Ces prêts sans recours - pour lesquels le collectionneur n'est pas personnellement responsable - sont ensuite titrisés soit transformés en obligations puis proposés aux investisseurs. Les obligations ont un code ISIN international et peuvent donc être facilement souscrites par des family offices, des fonds de dette privés ou des banques privées.

Le prêt d'œuvres d'art est une solution d'investissement innovante. Il permet aux investisseurs de diversifier leurs portefeuilles et de compléter des positions très liquides. Le rendement total du marché de l'art a toujours eu une faible corrélation avec les classes d'actifs traditionnelles : contrairement aux actions ou aux obligations, les titres reposent sur des actifs sous-jacents qui ne dépendent pas de l'évolution des marchés financiers.

Œuvres individuelles

Le client habituel a tendance à avoir des collections d'une valeur d'au moins 2 millions de dollars, et des œuvres d'art individuelles qui valent plus de 100’000 dollars. Les prêts sont alors limités à un maximum de 50% de la valeur estimée inférieure des œuvres, à partir de 1 million de dollars.

Tout comme dans le reste du monde, l'impact de la pandémie a également entraîné un  changement de rythme au sein du marché de l'art traditionnel.

Les œuvres choisies en garantie commencent généralement à partir de l’année 1875, marquant le début du mouvement impressionniste, car ce mouvement artistique et les suivants représentent plus de 80% du marché de l'art en valeur de transaction. Parmi les œuvres les plus prisées figurent celles de Monet, Matisse, Warhol et Basquiat. Après avoir structuré le prêt, l'emprunteur peut stocker l'œuvre d'art auprès d'un dépositaire tiers dans un port franc ou la conserver à son domicile après avoir souscrit une assurance dédiée (excepté en Suisse).

La numérisation du marché de l'art

Tout comme dans le reste du monde, l'impact de la pandémie a également entraîné un  changement de rythme au sein du marché de l'art traditionnel. Au cours des deux dernières années, de nombreuses maisons de vente aux enchères et foires ont transféré leurs activités vers le digital, ce qui a entraîné une accélération de la croissance des ventes en ligne, les clients étant de plus en plus à l'aise avec internet en tant que canal. Selon le dernier rapport sur le marché de l'art en ligne récemment publié par Hiscox, les transactions numériques de Sotheby's, Christie's et Phillips ont généré 370 millions de dollars au premier semestre 2020, un chiffre plus de cinq fois supérieur à celui de la même période en 2019. 

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