La prudence et la flexibilité restent de mise

Björn Jesch & Marcus Poppe & Per Wehrmann, DWS

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À l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer ce qui est le plus important: les craintes d’une inflation encore beaucoup trop élevée, une récession ou une propagation des problèmes du secteur bancaire régional américain.

Market & Macro

Björn Jesch, Global Chief Investment Officer

«Nous vivons de données en données, en réévaluant constamment notre position», déclare Björn Jesch, Global Chief Investment Officer.

Il existe, selon lui, plusieurs incertitudes. À l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer ce qui est le plus important: les craintes d’une inflation encore beaucoup trop élevée, une récession ou une propagation des problèmes du secteur bancaire régional américain. Selon M. Jesch, il est donc extrêmement difficile de prévoir l’évolution des marchés de capitaux. Ce n’est pas sans raison que Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a récemment souligné que l’évolution future de l’inflation, du marché du travail et de l’économie dans son ensemble aux États-Unis était très incertaine.

Même les chiffres des entreprises pour le premier trimestre n’étaient pas tout à fait clairs. Pour les investisseurs, la prudence et la flexibilité sont de mise. L’évaluation du marché américain des actions a, après tout, été soutenue par la récente chute brutale des rendements des obligations américaines à 10 ans, en particulier dans les secteurs sensibles aux taux d’intérêt tels que la technologie et les communications, qui sont actuellement évalués de manière positive. Toutefois, nous prévoyons que les taux d’intérêt seront plus élevés d’ici la fin de l’année que ce que le marché prévoit actuellement.

Equities

Marcus Poppe, Co-Head European Equities

L’incertitude de l’environnement plaide en faveur d’un positionnement large

Les actions européennes ont enregistré de bonnes performances au cours de l’année écoulée. Début mai, l’EuroStoxx 50 a pris la tête des principaux indices boursiers, suivi de près par le Dax, l’indice phare de l’Allemagne. «Les résultats trimestriels présentés par les entreprises ont été étonnamment bons», déclare Marcus Poppe, Co-Head European Equities. Les entreprises ont bénéficié de leur capacité à maintenir les prix à un niveau élevé, alors que les coûts avaient déjà amorcé une tendance à la baisse. Toutefois, M. Poppe reste assez prudent en ce qui concerne le positionnement. «Des fluctuations importantes du marché dans les deux sens, positives ou négatives, sont tout à fait possibles». Cela se reflète aussi clairement dans le comportement des acteurs du marché: «Nombreux sont ceux qui se sentent mal à l’aise et préfèrent rester à l’écart», déclare M. Poppe. «À court et moyen terme, les opportunités de rendement devraient rester plutôt modérées, à partir du niveau actuel.»

La consommation se porte étonnamment bien, au bénéfice des entreprises. Si les choses restent en l’état, les banques centrales seront contraintes de poursuivre sur la voie des taux d’intérêt élevés afin de freiner l’inflation. Cela pourrait, tôt ou tard, conduire à un effet de décélération un peu plus marqué. Si la demande diminuait dans un avenir proche, cela atténuerait d’une part la pression sur les taux d’intérêt, mais pèserait d’autre part sur les bénéfices. Dans ce contexte, il considère que les valeurs de croissance structurelle, par exemple dans le secteur des soins de santé ou des banques européennes, sont prometteuses. Dans l’ensemble, M. Poppe privilégie un positionnement large. «Je ne suis pas sûr que nous ayons encore tout vu sur les marchés.»

Fixed Income

Per Wehrmann, Head of European High Yield

Obligations européennes à haut rendement: un risque bien récompensé

Entre-temps, les rendements de certains placements productifs d’intérêts en ont fait une alternative sérieuse aux actions. C’est notamment le cas des obligations à haut rendement en euros. «Cette année, leur performance devrait être principalement basée sur les rendements actuels et moins sur les gains de prix globaux», prévoit Per Wehrmann, Head European High Yield. La structure de risque de ce segment est comparativement favorable. Plus de 60% des obligations sur le marché sont notées BB, ce qui souligne la bonne qualité moyenne de ces titres.

Néanmoins, ce segment n’est pas sans risque non plus, prévient M. Wehrmann. «Le marché traverse une phase critique du cycle du crédit». De telles phases ont été à maintes reprises le théâtre d’«accidents» sur le marché financier. Bien qu’ils soient actuellement très bas, les taux de défaillance vont probablement augmenter. M. Wehrmann s’attend à ce que cette hausse soit plutôt contenue en raison des faibles besoins de refinancement à court terme des entreprises. Les investisseurs doivent toutefois se préparer à faire face à une plus grande volatilité.

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