En 2020, 2,5 trillions de bytes de données ont été générés chaque jour. La quantité de produite est en pleine expansion depuis plusieurs années. Avec l’essor des données se pose la question de la pertinence de ces dernières, et de la confiance qu’un organisme de surveillance, une banque ou une entreprise peuvent avoir dans un set de données.

Si cette augmentation du volume de data offre de nouvelles opportunités, elle impose également des obligations réglementaires de plus en plus chronophages et intenses. La gestion des données devient une nécessité pour une grande quantité d’industrie, à l’instar du secteur financier.

Plusieurs défis sont néanmoins ancrés dans cette gestion. Premièrement il existe un problème relatif à l’exhaustivité des données. Chaque système possède en effet son propre ensemble de données en fonction du problème qu’il tente de résoudre. Ces dernières sont bien souvent dispersées dans une multitude d’applications indépendantes les unes des autres, ce qui ne facilite pas leur gestion globale.

Il devient par exemple compliqué d’identifier la dernière donnée la plus pertinente dans un système où la donnée existe à de nombreux endroits, dupliquée dans plusieurs applications différentes. Les redondances ne font pas bon ménage avec la gestion des données. L’acronyme anglophone WET (Wasting Everyone's Time while you're Writing Everything Twice) a même vu le jour à cet effet.

Deuxièmement, la normalisation des données donne du fil à retordre aux projets et initiatives de gestion. Chaque système ou ensemble de data peut être géré par des équipes variées, dans des formats divers et dans des volumes et des qualités drastiquement différents. Au niveau de l’entreprise, ce manque de normalisation nécessite une supervision accrue lors de chaque enregistrement ou modification de données. Il complexifie également les interactions avec les pairs, ou les échanges internationaux.

Il est possible de répondre à ses défis en se basant sur un système de «golden copy», parfois appelée «golden record», qui désigne une version des données servant de référence officielle et reconnue. Une source unique de vérité pour toutes les parties prenantes en relation avec cette donnée. Le terme de «vérité» s’entend ici comme une source d’information unique et dont la véracité permet une exploitation par le plus grand nombre dans une grande variété de tâches.

L’exemple le plus parlant est celui du passeport qui sert de golden copie pour les informations nominatives et d’origines lors d’une procédure de KYC client par exemple. Il en va de même pour un extrait du registre des poursuites et faillites qui servirait de golden copie dans le cas de procédures diverses et variées. Il ne peut y avoir qu’une seule version de la golden copie d’un document ou d’une donnée.

Ces golden copies, pour le monde de la finance, se doivent d’être exploitables. La construction d’une telle copie se base sur ses attributs propres, ainsi que sur la validation par des parties. C’est le cas d’une transaction qui serait basée sur les identifiants de trader, ainsi que sur sa confirmation datée.

Le fait d’horodater, soit d’associer une date et une heure à un événement précis, est l’élément central de la création de golden copy qui pourraient servir de source de référence pour l’industrie. Une technologie répond tout particulièrement bien à ce critère: la blockchain.

Cette technologie pourrait en effet apporter une solution effective pour la création et la consultation de golden copie de données numériques.

Cette technologie renforce en effet la notion de véracité d’une donnée en permettant à un groupe de participants de confirmer cette dernière. La validation ne serait plus du ressort d’une seule institution, renforçant la factualité d’une information partagée. La mise en place de solutions blockchain distribuées et fiables produisant une golden copy des transactions consultables en tout temps serait un atout indéniable pour la place financière suisse, à l’instar de la mise en place de golden copy en matière de compliance et d’audit développé par la Blockchain Association for Finance avec Wecan Comply.

Grâce aux spécificités de la technologie Blockchain, le moindre changement des data devrait être confirmé par plusieurs parties, renforçant la confiance du système et transformant la gestion des données d’un casse-tête individuel à un processus efficace et en validation permanente.