Sur le segment des actions européennes, les défis que nous avions identifiés en début d’année ont été éclipsés par l’annonce inattendue d’une hausse des droits de douane américains, ayant pour conséquence le déclenchement d’un mouvement de panique sur les marchés actions. Néanmoins, le retour de la volatilité ouvre la voie à des opportunités d’arbitrage ou de renforcement.
Nous privilégions des scénarios de moyen terme en prenant des multiples de stress pour identifier les excès et envisager le long terme. Dans ce contexte, la diversification tant sectorielle que géographique peut rester clé. Sur le premier trimestre, le marché action et la chute du dollar ont aidé à une surperformance des actions européennes. Nous continuons de privilégier des portefeuilles diversifiés entre différentes régions et secteurs, investis dans des entreprises aux bilans relativement solides, dont l'activité n'est pas dépendante de la demande américaine. Les thèmes de la défense, de l'industrialisation et de la souveraineté restent des convictions de long terme.
Du côté des actions internationales, le marché américain a été le plus lourdement sanctionné, poussant jusqu’à une réaction politique. Les actions américaines, sélectionnées notamment sous l’angle de leur «pricing power», restent des convictions de long terme.
Nous sommes prudents à court terme sur les marchés émergents, ne mesurant pas encore le plein effet des droits de douane américains. La Chine pourrait, de son côté, initier des mesures de relance de la consommation ce qui viendrait dynamiser ce segment de la côte.
Sur le segment des petites et moyennes valeurs, le contexte de forte volatilité n’est pas non plus idéal. La décote est toujours très élevée, ce qui justifiera de s’y intéresser une fois la visibilité retrouvée sur les perspectives économiques.
Sous l’angle des investissements thématiques, si les tendances dominantes comme la digitalisation des économies ou la réduction des empreintes carbones ne sont pas remisent en cause par les décisions protectionnistes, une nouvelle tendance a pu émerger pendant cette crise: la réindustrialisation des économies et l’accent mis sur des plans de défense et d’infrastructure (eg. Plan décennal annoncé par l’ Allemagne). Les sociétés du secteur de la construction et de la défense pourraient en bénéficier. L’environnement et la préservation de la biodiversité sont également des thématiques potentiellement porteuses qu’il ne faut pas négliger.
Le marché, après avoir bâti des scénarios de récession, pourrait retrouver une vision longue, dans un contexte de prévisions de croissance de bénéfices plus prudent, favorisant potentiellement les dividendes élevés, notamment européens.