La BCE couvée du regard par des marchés décidés à s’élever

AWP

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Les nombreuses récentes déclarations des responsables de la banque centrale ont ravivé l’intérêt et attisé les espoirs autour de la prochaine réunion de jeudi.

La Banque centrale européenne revient au coeur des préoccupations des investisseurs, avec une réunion jeudi prochain qui suscite beaucoup d’attentes, au risque de décevoir, sur des marchés européens lancés depuis janvier dans une ascension dynamique.

Depuis l’arrêt du programme de soutien massif à l’économie, largement attendu fin décembre, les marchés suivaient d’un oeil plus distant l’actualité de l’institution monétaire.

Mais les nombreuses déclarations de ses responsables ces derniers temps, évoquant l’idée d’une nouvelle salve de prêts à long terme (TLTRO), dans un climat économique dégradé, ont ravivé l’intérêt et attisé les espoirs autour de la prochaine réunion.

«Les attentes sont très élevées. Les investisseurs espèrent d’abord la confirmation de ce qui a été esquissé par une myriade de gouverneurs de la Banque centrale, à savoir des discussions autour de nouveaux TLTRO», résume à l’AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique de Saxo Banque.

«Le lancement d’une nouvelle série de prêts permettrait d’éviter une période de hausse des coûts de financements pour les acteurs bancaires, qui se répercuterait sur les entreprises et les ménages», développe-t-il.

«Il y a beaucoup d’attentes au sujet de TLTRO, mais du coup il y a aussi un risque de déception», estime également auprès de l’AFP Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC.

Attentisme

Le niveau élevé des espoirs se traduira sans doute aussi par un attentisme important en début de semaine, d’autant que les investisseurs n’auront plus beaucoup de résultats à analyser, la saison des publications touchant à sa fin.

A moins d’une nouvelle majeure sur les deux dossiers qui accaparent une bonne partie de l’attention des investisseurs depuis des mois, à savoir le Brexit et les négociations commerciales sino-américaines.

Sur ce dernier point, aucune nouvelle rencontre entre les négociateurs n’est pour le moment programmé, ce qui n’exclut pas un rebondissement.

Côté Brexit, la semaine prochaine s’annonce aussi a priori plus calme, même si les investisseurs surveilleront tout commentaire sur le sujet du gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney, qui s’exprimera mardi devant la Chambre des Lords.

L’ombre de ce dossier pourrait se faire sentir dans l’indice PMI pour le secteur des services, qui donnera une idée de la vigueur de ce secteur clé pour l’économie britannique.

En matière d’indicateurs, le chiffre le plus surveillé sera le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis en février, vendredi prochain, même si la solidité du marché du travail américain n’est guère mise en doute ces derniers temps.

Poids de la livre sterling

Le CAC 40 a inscrit vendredi un nouveau record annuel et affiche plus de 11% de gains depuis le 1er janvier.

A Francfort, le Dax ne s’est pas contenté de conquérir la barre des 11.500 points dès lundi, retrouvant son niveau de début novembre dernier; il a entamé vendredi le mois de mars en dépassant les 11.600 points.

La semaine a été plus poussive à Londres, le marché étant entravé par la fermeté de la livre sterling, qui s’explique par un regain d’optimisme des investisseurs quant à la capacité du Royaume-Uni à éviter un Brexit sans accord, scénario que les marchés redoutent par-dessus tout.

Ces espoirs découlent de la nouvelle stratégie de la Première ministre Theresa May présentée cette semaine et qui pourrait déboucher sur un report de la date du divorce, avec plusieurs votes importants prévus à partir du 12 mars.

«Les investisseurs ont un peu du mal à suivre, mais tout le monde espère que la raison va finir par l’emporter, même si dans le passé cela n’a pas toujours été le cas», relève M. Mourier.

Les discussions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont aussi dominé la semaine.

Le principal négociateur américain Robert Lighthizer a refroidi l’atmosphère en disant qu’il restait du chemin à faire, mais le conseiller de la Maison Blanche Larry Kudlow a affirmé peu après que les deux pays étaient sur le point de signer «un accord historique».

Au total, selon M. Mourier, «la chape des incertitudes s’est allégée cette semaine».

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