La BCE augmentera encore ses rachats ces prochains mois

Arthur Jurus, Landolt & Cie

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Le soutien monétaire renforcé se synchronise avec la politique budgétaire et limite le risque de fragmentation financière.

La Banque Centrale Européenne (BCE) a augmenté, ce jeudi, son programme de rachat d’actifs de 600 milliards d’euros. Le nouveau programme devrait ainsi atteindre 1’350 milliards d’euros. Sa durée a également été étendue à juin 2021. Cela nécessitera de nouvelles annonces visant à étendre le montant du programme. Ce, afin de maintenir le rythme mensuel de 30 milliards d’euros de rachats d’actifs au cours des 12 prochains mois.

Ce soutien monétaire se synchronise avec la politique budgétaire et limite le risque de fragmentation financière. D’une part, la faiblesse des taux favorisera le financement du projet de mutualisation des dettes publiques de la Commission européenne. D’autre part, la flexibilité des rachats d’actifs – la BCE s’affranchissant des règles de répartition – favorisera des achats croissants de dettes européennes de la périphérie, notamment italiennes. Cela contribuera à faire diminuer les écarts de crédit avec l’Allemagne et donc la perception du risque financier dans la zone euro.

La nouvelle dette émise par les Etats européens est donc toujours moins risquée. La décision de l’institution de Francfort de réinvestir les rachats jusqu'en 2022 implique une déviation plus durable de la proportion de rachats de dettes souveraines périphériques dans le programme, que les Etats ne rembourseront probablement jamais ces emprunts mais seulement les intérêts…souvent négatifs. Les Etats continueront donc à être payés pour s’endetter. Les conditions n’ont jamais été aussi optimales pour inciter à la hausse des dépenses publiques.

Le principal risque porte dorénavant sur la poursuite de l’appréciation de l’euro. Si celle-ci se poursuivait, la BCE pourrait être amenée à discuter d’une nouvelle baisse du taux de dépôt actuellement à -0,50% et donc également d’une hausse du seuil d’exemption du taux négatif pour les banques. Cela confirmerait la primauté donnée par la BCE à la stabilité financière - celle économique étant dorénavant dans les mains du prochain Conseil européen du 19 juin.

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