L’industrie chimique-pharmaceutique à la pointe

Stephan Mumenthaler, Scienceindustries, Zurich

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L’industrie chimique et pharmaceutique suisse fait partie de l’élite mondiale. Mais la Suisse doit veiller à son environnement.

Comptant pour près de la moitié des exportations suisses, l’industrie chimique, pharmaceutique et des sciences de la vie est l’un des principaux piliers de l’économie de notre pays. Elle doit notamment cette performance à la compétitivité de notre place économique, reconnue dans le monde entier. Dans l’indice de compétitivité industrielle mondiale (GICI) de cette année, la Suisse se classe troisième, derrière l’Irlande et les États-Unis.

Elle fait donc toujours partie du peloton de tête mondial en matière de compétitivité internationale. C’est ce que montre l’étude GICI, réalisée par l’institut de recherche économique BAK Economics sur mandat de scienceindustries, l’association économique du secteur chimie, pharma, sciences de la vie. L’indice GICI mesure la compétitivité sur la base de quatre critères : «capacité opérationnelle», «position sur le marché et performance», «innovation et leadership technologique» et «qualité du site».

La Suisse présente un profil d’atouts équilibré

En comparaison avec les Etats-Unis (2e rang) et l’Irlande (1er rang), la Suisse se distingue par un profil de forces exceptionnellement équilibré et ne présente de faiblesse dans aucun des quatre domaines. La Suisse obtient des résultats particulièrement bons en ce qui concerne la «capacité opérationnelle» (1er rang), l’«innovation et le leadership technologique» (3e rang) et la «qualité du site» (2e rang).

Pour l’industrie chimique et pharmaceutique, il est indispensable que les réglementations n’entravent pas les activités des entreprises, mais leur permettent au contraire d’apporter une contribution pertinente face aux grands défis de notre époque.

La progression d’un rang dans le domaine de l’innovation est particulièrement réjouissante, car la position a augmenté pour tous les indicateurs, à l’exception de la numérisation. En ce qui concerne la «position sur le marché et la performance», la Suisse conserve sa quatrième place et n’est battue que par l’Irlande, les États-Unis et la Chine, comme en 2022.

Un potentiel d’amélioration demeure

Le thème central a porté sur les réglementations économiques générales ainsi que sur les réglementations dans les domaines de la pharmacie et de la chimie. Les réglementations sont un aspect important de l’environnement des affaires. Si elles corrigent les défaillances de marché et sont appliquées efficacement, elles créent des conditions propices au développement économique et à l’innovation. À l’inverse, elles peuvent entraver la compétitivité si elles limitent unilatéralement la capacité opérationnelle.

Les réglementations générales en Suisse sont en grande partie satisfaisantes. Elles présentent toutefois un potentiel d’amélioration dans des domaines tels que les conditions du marché des produits, la réglementation des investissements directs étrangers, la cyberadministration et l’ouverture à l’activité des entreprises.

En ce qui concerne les réglementations dans le secteur pharmaceutique, on observe des développements positifs dans le domaine de l’autorisation des médicaments. En même temps, il existe des possibilités d’amélioration, notamment aux chapitres des médicaments de thérapie innovante (ATMP) et de la numérisation.

L’industrie chimique suisse est confrontée à des défis liés aux interdictions de produits chimiques par l’UE. Elle peut profiter d’une approche basée sur les risques ainsi que d’une législation nationale autonome sur les produits chimiques pour assurer sa compétitivité.

Une réglementation qui présente des défis et des opportunités

Pour l’industrie chimique et pharmaceutique, il est indispensable que les réglementations n’entravent pas les activités des entreprises, mais leur permettent au contraire d’apporter une contribution pertinente face aux grands défis de notre époque. La Suisse a la possibilité de continuer à jouer un rôle de premier plan dans l’industrie chimique et pharmaceutique mondiale, pour autant qu’on sache lui aménager un environnement qui favorise l’innovation et l’esprit d’entreprise.

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