L’«entre-deux», la «nouvelle norme», quel futur?

David Eiswert, T. Rowe Price

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Evolution des actions mondiales dans un monde post COVID-19.

Parfois, dans la vie, on se trouve dans l’«entre deux». Entre deux saisons, entre deux relations, entre deux emplois. Une saison s’achève et la suivante n’a pas encore démarré. Et c’est là que se trouvent les marchés.

Résultats extrêmes

La crise du coronavirus était inattendue, même si les prédictions d’une sorte de pandémie mondiale n’étaient pas nouvelles. Des milliards de personnes ont cessé de faire certaines activités et changé leur comportement quasi simultanément. Nous nous trouvons dès lors dans une époque d’extrêmes.

L’économie actuelle est un contraste entre deux extrêmes positifs et négatifs. Parmi les extrêmes positifs, on retrouve l’adoption de nouveaux animaux de compagnie et l’achat de nouveaux ordinateurs, de jeux vidéo, d’appareils de fitness à domicile, de la diffusion vidéo en continu, des appels vidéo, de la livraison de nourriture, des améliorations du foyer et du temps passé avec la famille proche.

Les choses s’amélioreront en 2021, et potentiellement
beaucoup mieux dans de nombreux pays.

A contrario, nous avons aussi les extrêmes négatifs : les immeubles de bureaux, avions, hôtels et théâtres sont vides, les écoles et l’enseignement sont perturbés, des familles séparées, des restaurants fermés ou encore des magasins en tout genre vides. En temps de paix, il est probable que le monde n’ait jamais connu un tel changement de comportement simultanément.

Passer un cap

Cette évolution a coïncidé avec une période dynamique pour la technologie et la communication. De nombreuses entreprises technologiques ont franchi le cap et sont passées à une certaine taille. L’adoption de l’innovation s’est faite en quelques semaines au lieu de plusieurs années.

Il s’agit là d’un point de vue important car nous ne sommes pas revenus à la «même norme» qu’avant le COVID-19 mais plutôt à une «nouvelle norme», où de nombreuses les innovations apportées ont été accélérées par le COVID-19 et seront durables aussi à long terme. Un bon exemple est les progrès dans la technologie des vaccins. Le choix entre les deux extrêmes – ceux qui réussiront et prospéreront - et les imposteurs - ceux qui ne s’avéreront pas durables – vont être clé pour nous, investisseurs d’actifs.

La science en 2021

Il peut être lassant de suivre les nouvelles quotidiennes sur les vaccins et les variants. Notre équipe de recherche  sur le healthcare à l’international nous permet de nous concentrer sur l’essentiel. Ce que nous retenons de leur analyse, c’est que les choses s’amélioreront en 2021, et potentiellement beaucoup mieux dans de nombreux pays. Ce qui importe le plus, selon nous, c’est que les vaccins semblent prévenir les maladies graves et les décès. Nous apprendrons donc à vivre avec le COVID-19. La voie à suivre reste incertaine, mais la voie vers une nouvelle normalité semble de plus en plus probable.

Se positionner pour l’avenir

Nous sommes dans un environnement extrême en matière de liquidité, de dette publique et de relance, ce qui influence l’appétit du marché des actifs à risque. De nombreuses tendances sont extrapolées à long terme, potentiellement alimentées par un comportement de type «stay at home» et quelques spéculations.

Il est maintenant le moment d’anticiper quelles entreprises
vont évoluer ou réapparaître comme «gagnantes».

Le marché semble confiant dans la capacité de la Réserve fédérale à contrôler l’inflation et les taux d’intérêt pendant une longue période. Bien qu’il soit trop tôt pour prendre des décisions d’investissement, nous nous inquiétons sur la manière dont ce niveau de stimulation sera supprimé du système à l’avenir.

Comprendre où en est le monde

La voie de la reprise est cruciale. Et si la première moitié de 2021 se situait entre un monde dominé par le COVID et un monde post-COVID-19? Si c’est le cas, alors se concentrer sur les gagnants à court terme ou les visions extrêmes à long terme pourraient être de mauvaises décisions. La donne est sur le point de changer, car nos vies et nos activités changent une fois de plus.

Il est maintenant le moment d’anticiper quelles entreprises vont évoluer ou réapparaître comme «gagnantes» et, par conséquent, quelles seront les actions les plus attrayantes, alors que nous passons de la phase intermédiaire à celle de l’après-crise. La phase intermédiaire est par définition délicate. Une saison se termine, et la suivante n’a pas encore démarré. A cela s’ajoute le fait que la «nouvelle norme» sera différente du monde d’avant. Nous travaillons activement afin de saisir les opportunités qui se présenteront à mesure que le monde passera à la nouvelle normalité. Les investisseurs qui peuvent anticiper l’impact de ce changement, faire la distinction entre les «imposteurs» et les entreprises gagnantes, tout en prenant des risques calculés, devraient en bénéficier.

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