Inflation: les banques centrales des pays développés suivent-elles celles des émergents?

Muzinich & Co

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Le gestionnaire de portefeuille Warren Hyland réagit à la hausse des taux de 150 points de base, à 10%, de la Copom au Brésil.

Après que la banque centrale brésilienne (Copom) a augmenté les taux d’intérêt de 150 points de base pour les porter à 10%, la question se pose de savoir si les banques centrales des pays industrialisés vont suivre cet exemple pour lutter contre l'inflation persistante.

Pour répondre à cette question, Warren Hyland, gestionnaire de portefeuille chez Muzinich & Co., examine le modèle ci-dessous pour l'inflation dans les pays émergents et l'applique aux pays développés:


 
Source: Bloomberg, Muzinich& Co. (données agrégées relatives aux politiques monétaires des banques centrales mondiales), au 4 février 2022. 
*Indique une cible provenant d'une source secondaire (hors banque centrale).

 

Historiquement, un mauvais scénario pour les banques centrales des pays émergents est celui d'une inflation supérieure à sa fourchette cible, associée à un indice des prix à la consommation (IPC) le plus récent (carré rouge) supérieur à sa moyenne sur trois mois (carré rouge à fond blanc), elle aussi supérieure à la moyenne mobile sur six mois (carré vert à fond blanc).

«Cette tendance est clairement visible pour la zone euro et le Royaume-Uni. Elle remet également en question la crédibilité des banques centrales en matière de contrôle de l'inflation et de lancement d'un cycle de hausse. Si l’on s’intéresse aux données de l'IPC brésilien, le dernier chiffre est inférieur aux moyennes sur 3 et 6 mois qui sont fondamentalement les mêmes», dit Hyland. 

Cette tendance montre que le resserrement monétaire a effectivement permis de maîtriser l'inflation et explique pourquoi le Copom a annoncé un ralentissement de son cycle de resserrement. Ce dernier est compétent en matière de lutte contre l'inflation, un problème auquel il est confronté depuis des décennies. La question est de savoir si les banques centrales des marchés développés vont suivre l'approche à court terme et très agressive du Brésil. Le coût est néanmoins considérable. La croissance économique devrait ralentir, le consensus de Bloomberg prévoyant une croissance de 0,7% pour le Brésil en 2022, bien en-deçà du potentiel économique de 3%. Seul le temps nous le dira.

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