Impact des conflits au Moyen-Orient sur le S&P500

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les investisseurs ont dû liquider massivement leurs positions en yen carry trade suite à la hausse des taux d'intérêt au Japon, ce qui a déstabilisé les marchés mondiaux.

Trois facteurs ont soutenu un regain de volatilité sur les marchés financiers début août. Les récents chiffres du marché du travail américain ont renforcé les craintes de récession aux États-Unis. Les investisseurs ont dû liquider massivement leurs positions en yen carry trade suite à l'appréciation du yen et à la hausse des taux d'intérêt au Japon, ce qui a déstabilisé les marchés mondiaux. Enfin, les tensions géopolitiques s'intensifient, notamment au Moyen-Orient avec la menace d'une frappe militaire de l'Iran contre Israël.

Parmi ces 3 risques, le risque géopolitique au Moyen-Orient est le plus probable de se maintenir ou de s’intensifier. Celui-ci s’est produit 5 fois par le passé. Les conflits de 1973 et 1980 ont été négatif pour le S&P500, tandis que ceux de 1967, 1990 et 2003 ont eu un effet négligeable.

  • Guerre des Six Jours (1967): Ce conflit entre Israël et une coalition formée par l'Égypte, la Jordanie, et la Syrie a renforcé une tendance baissière déjà en cours sur le S&P 500, liée à une récession aux États-Unis. Cependant, après la guerre, les marchés américains se sont rapidement redressés, avec le S&P 500 atteignant en septembre son plus haut niveau de l'année.
  • Guerre du Kippour (1973): Cette guerre a débuté avec une attaque surprise contre Israël par les forces égyptiennes et syriennes, marquant le premier choc pétrolier. La stagflation qui a suivi a fait que le S&P 500 n'a retrouvé son niveau d'avant-guerre qu'à l'été 1979.
  • Première Guerre du Golfe (1980-1988): Le conflit entre l'Iran et l'Irak, correspondant au second choc pétrolier, a initialement fait baisser le S&P 500. Cependant, l'indice a rapidement retrouvé ses plus hauts historiques dès 1982, poursuivant ensuite une tendance haussière soutenue par les politiques économiques de Reagan.
  • Seconde Guerre du Golfe (1990-1991): Cette guerre, déclenchée par l'invasion irakienne du Koweït, a commencé alors que le S&P 500 était déjà en baisse. L'indice a continué à chuter, passant de 345 points le 2 août 1990 à 295 points en octobre 1990. Toutefois, l'entrée en guerre des États-Unis a provoqué un rebond significatif des marchés boursiers, qui a perduré bien après la fin du conflit.
  • Troisième Guerre du Golfe (2003): L'invasion de l'Irak par les forces américaines et britanniques a entraîné une nouvelle hausse des marchés boursiers américains.

A court-terme, le risque géopolitique implique une augmentation de la volatilité avant et au début du conflit. A moyen terme, les conflits perturbent les marchés du pétrole et du gaz et s’avèrent sources de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. A long-terme, les indices actions augmentent: les investisseurs à long terme ont donc intérêt à garder la tête froide face à de telles crises.

Notre approche consiste donc à maintenir notre positionnement neutre face à ce risque. Si les prix des actions de haute qualité chutaient en dessous de leur valeur intrinsèque, alors nous pourrions être amenés à renforcer notre exposition à ces actions.  

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