Trois facteurs ont soutenu un regain de volatilité sur les marchés financiers début août. Les récents chiffres du marché du travail américain ont renforcé les craintes de récession aux États-Unis. Les investisseurs ont dû liquider massivement leurs positions en yen carry trade suite à l'appréciation du yen et à la hausse des taux d'intérêt au Japon, ce qui a déstabilisé les marchés mondiaux. Enfin, les tensions géopolitiques s'intensifient, notamment au Moyen-Orient avec la menace d'une frappe militaire de l'Iran contre Israël.
Parmi ces 3 risques, le risque géopolitique au Moyen-Orient est le plus probable de se maintenir ou de s’intensifier. Celui-ci s’est produit 5 fois par le passé. Les conflits de 1973 et 1980 ont été négatif pour le S&P500, tandis que ceux de 1967, 1990 et 2003 ont eu un effet négligeable.
- Guerre des Six Jours (1967): Ce conflit entre Israël et une coalition formée par l'Égypte, la Jordanie, et la Syrie a renforcé une tendance baissière déjà en cours sur le S&P 500, liée à une récession aux États-Unis. Cependant, après la guerre, les marchés américains se sont rapidement redressés, avec le S&P 500 atteignant en septembre son plus haut niveau de l'année.
- Guerre du Kippour (1973): Cette guerre a débuté avec une attaque surprise contre Israël par les forces égyptiennes et syriennes, marquant le premier choc pétrolier. La stagflation qui a suivi a fait que le S&P 500 n'a retrouvé son niveau d'avant-guerre qu'à l'été 1979.
- Première Guerre du Golfe (1980-1988): Le conflit entre l'Iran et l'Irak, correspondant au second choc pétrolier, a initialement fait baisser le S&P 500. Cependant, l'indice a rapidement retrouvé ses plus hauts historiques dès 1982, poursuivant ensuite une tendance haussière soutenue par les politiques économiques de Reagan.
- Seconde Guerre du Golfe (1990-1991): Cette guerre, déclenchée par l'invasion irakienne du Koweït, a commencé alors que le S&P 500 était déjà en baisse. L'indice a continué à chuter, passant de 345 points le 2 août 1990 à 295 points en octobre 1990. Toutefois, l'entrée en guerre des États-Unis a provoqué un rebond significatif des marchés boursiers, qui a perduré bien après la fin du conflit.
- Troisième Guerre du Golfe (2003): L'invasion de l'Irak par les forces américaines et britanniques a entraîné une nouvelle hausse des marchés boursiers américains.
A court-terme, le risque géopolitique implique une augmentation de la volatilité avant et au début du conflit. A moyen terme, les conflits perturbent les marchés du pétrole et du gaz et s’avèrent sources de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. A long-terme, les indices actions augmentent: les investisseurs à long terme ont donc intérêt à garder la tête froide face à de telles crises.
Notre approche consiste donc à maintenir notre positionnement neutre face à ce risque. Si les prix des actions de haute qualité chutaient en dessous de leur valeur intrinsèque, alors nous pourrions être amenés à renforcer notre exposition à ces actions.