Hedge Funds: bilan et perspectives

Philippe Ferreira, Lyxor Asset Management

1 minute de lecture

Les stratégies CTA fournissent une exposition aux matières premières, qui restent attrayantes à ce stade du cycle économique.

Les tendances observées récemment sur les marchés financiers, et notamment l'aplatissement des courbes de taux souverains, reflètent des attentes plutôt déflationnistes, qui caractérisent généralement les fins de cycle en amont d'une récession et d'un assouplissement monétaire. Ces schémas ne sont pas en phase avec la reprise post-Covid que nous constatons actuellement, qui appelle un certain durcissement monétaire en 2022. La baisse des rendements obligataires pourrait notamment s'expliquer par le recul des anticipations en matière de relance budgétaire aux États-Unis, l'administration se voyant limitée par sa courte majorité au Congrès.

Les mouvements de prix récents n'ont pas été faciles à négocier pour les stratégies alternatives.

Les stratégies CTA ont sous-performé en juin, en baisse de 1,7% selon les groupes de pairs OPCVM de Lyxor, en raison de renversements de tendance sur les marchés obligataires et des devises. Avec la baisse des rendements obligataires, leur positionnement sur les bons du Trésor américain est devenu long, et s'accompagne d'une couverture des positions courtes sur l'USD. Les stratégies Global Macro, L/S Equity et Event-Driven ont terminé le mois en territoire négatif, mais dans des proportions modérées (-0,2%). Les fonds L/S Credit ont surperformé, en hausse de 0,2%. La dispersion a été élevée parmi les stratégies L/S Equity et Macro (certaines accusant un repli de l'ordre de -5/-10%), mais faible au sein de l'univers Event-Driven et L/S Credit.

Les stratégies alternatives affichant un bêta actions plus élevé ont surperformé à mesure que les actions se sont redressées.

Pour l'ensemble du trimestre et le premier semestre 2021, le scénario a été différent.

Les stratégies alternatives affichant un bêta actions plus élevé ont surperformé à mesure que les actions se sont redressées. La performance des stratégies alternatives est estimée à +2,1% pour le deuxième trimestre, contre +7,6% pour l'indice MSCI World et +1% pour le Barclays Global Aggregate. Depuis le début de l'année, les stratégies liées aux actions (L/S Equity, Event-Driven) surperforment celles majoritairement investies en obligations (L/S Credit, Global Macro).

De belles performances sont à anticiper sur les stratégies Event-Driven. L'activité record observée du côté des entreprises, les spreads de transaction intéressants et les vertus diversificatrices de la stratégie devraient continuer à agir en soutien. Après l'envolée des actifs risqués au premier semestre, les stratégies à faible bêta/volatilité, telles que le Merger Arbitrage, sont plus attrayantes. Sur les stratégies CTA, le positionnement reste équilibré, avec un biais long en faveur des actions destiné à tirer parti du rebond économique. L'exposition légèrement longue aux obligations ne devrait pas être trop coûteuse si la réduction progressive des achats d'actifs par la Fed entraîne une hausse des rendements obligataires.

A lire aussi...