Fragilité

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Des marchés nerveux anticipent une hausse de 25 pb des taux de la Fed en juillet. IPC, négociations salariales et résultats des banques américaines sont au menu. Les résultats du deuxième trimestre sont le prochain test pour les marchés.

Les marchés financiers ont fait preuve de fragilité la semaine dernière: actions et obligations ont chuté dans le sillage d’indicateurs du marché de l’emploi américain renforçant les anticipations d’un nouveau tour de vis de la Fed. Les rendements des bons du Trésor ont augmenté, l’échéance à deux ans atteignant un sommet depuis 2007 avant de clôturer la semaine à 4,94%. Les contrats à terme sur les Fed Funds suggèrent une nouvelle hausse de 25 pb des taux de la Réserve fédérale américaine dans le courant du mois. Les indicateurs macroéconomiques ont reflété une économie américaine à deux vitesses, avec une production manufacturière atone mais un secteur des services robuste, toujours soutenu par un marché du travail tendu et caractérisé par une progression persistante des salaires. Les créations d’emplois ont atteint en juin leur plus faible niveau depuis deux ans et demi, mais le salaire horaire moyen a progressé de 0,4% et l’inflation salariale s’établit à 4,4% en rythme annuel, un chiffre nettement supérieur à l’objectif d’inflation de 2% fixé par la Fed. L’indice ISM du secteur manufacturier s’est encore contracté, tandis que les services se renforçaient. Nous surveillerons cette semaine l’indice des prix à la consommation (IPC), publié mercredi, les négociations salariales entre le secteur postal et le syndicat des Teamsters, ainsi que les résultats des banques aux Etats-Unis.

En Europe, la coalition au pouvoir aux Pays-Bas s’est disloquée ce week-end, sur fond de divergences concernant la politique d’asile. Cela pourrait entraîner une certaine instabilité politique dans la région, le Premier ministre Mark Rutte étant le deuxième plus ancien dirigeant de l’UE. Après des températures record la semaine dernière, le Rhin – une voie commerciale essentielle en Europe – est à son niveau le plus bas depuis 1994 pour cette période de l’année.  L’année dernière, la sécheresse avait interrompu la navigation sur le fleuve. Au vu de perspectives incertaines, nous avons profité d’une faible volatilité implicite pour acheter des options de vente sur les actions de la zone euro. Les résultats du deuxième trimestre sont le prochain test pour les marchés. Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre peine à freiner la flambée des prix et les investisseurs tablent désormais sur un pic de 25 ans pour les taux directeurs. En Suisse, l’inflation globale a surpris à la baisse en juin, mais devrait augmenter dans les mois à venir en raison des pressions intérieures. Nous anticipons une dernière hausse de 25 pb des taux de la Banque nationale suisse en septembre, ce qui portera le taux directeur à 2,0%.

En visite en Chine, la Secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a plaidé pour une intensification des échanges commerciaux sino-américains, malgré les tensions géopolitiques entre les deux pays. Lundi dernier, la Chine a annoncé des restrictions à l’exportation de produits à base de gallium et de germanium, deux éléments essentiels à la fabrication de puces à semiconducteurs – une décision perçue comme une riposte aux restrictions américaines visant les ventes de technologies à la Chine. Au Japon, l’enquête Tankan a montré que le moral des entreprises s’était amélioré au deuxième trimestre. En ce qui concerne le marché du pétrole, l’Arabie saoudite compte réduire sa production d’un million de barils par jour (bl/j) pour un mois supplémentaire (jusqu’à la fin août), ce qui a entraîné une hausse hebdomadaire des cours.

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