Embrasements

Igor de Maack, Vitalépargne

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Après le conflit entre la Russie et l’Ukraine, le Proche-Orient s’embrase de nouveau dans un contexte mondial disloqué où plusieurs blocs se font face sans se parler diplomatiquement.

L’INSTANT MARCHÉ FINANCIER

En 1970, alors qu’elle se rend à Tel-Aviv, trois ans après la guerre des Six jours, Simone Veil, femme politique française et survivante de l’Holocauste, constate: «L’exiguïté de l’espace ne facilite pas les compromis territoriaux; il y a là trop d’Histoire pour pas assez de géographie». Devant les images de l’enfer des actes terroristes et de la guerre, les investisseurs désertent le marché actions dans une panique pour l’instant sous contrôle. La volatilité des actions monte modérément (VIX passant de 19 à 21) comme celle des obligations (MOVE passant de 113 à 129).

La situation des taux d’intérêt (taux US à 10 ans touchant les 5%, soit son plus haut depuis 2007) a aussi créé de gros dégâts dans les gestions obligataires américaines et internationales. Heureusement pour les Etats-Unis, les dépenses des consommateurs ont soutenu la croissance du PIB au troisième trimestre. En effet, elle affiche un niveau de +4,9% en rythme annualisé. La relative robustesse de l’économie américaine permet d’ailleurs au dollar de constituer un refuge (1,06 contre euro).

Les publications de résultats au troisième trimestre s’avèrent médiocres (LVMH, L’OREAL, BNP Paribas…) voire carrément décevantes (Worldline, Verallia…). Les baisses des cours à la suite de ces avertissements (entre -10% et -50%) témoignent de la nervosité des marchés. Elles attestent toutes d’un ralentissement de l’activité mondiale et plus spécifiquement de la consommation.

Les économistes et gouvernements alertent désormais sur un risque majeur sur le chemin de croissance en raison du conflit au Proche-Orient en 2024. Le canal de transmission demeure le cours du pétrole qui agit comme un métronome du risque géopolitique. Les investisseurs vont donc être attentistes et les signaux d’accalmie sur la hausse des taux d’intérêt par les banques centrales constitueront des bouffées d’oxygène pour le marché.

L’économie et plus exactement l’avenir de l’humanité sont perceptibles dans les données démographiques: des pays développés et occidentalisés dont la baisse de natalité est frappante et des zones de pauvreté et/ou en émergence en forte expansion démographique. Ce «choc des berceaux» représente en réalité ce grand déséquilibre macro-économique auquel on assiste. Et si la progression du nombre d’habitants souhaitant accéder au confort, à la santé et au bien-être alimente la production de richesses, se pose toujours la question de leur répartition géographique et de leur distribution sociale.

Et si on rajoute, comme le décrivait le sociologue Jean Viard, l’avènement des écrans/téléphones qui a conduit à une diminution du nombre d’heures de sommeil (3h de moins qu’en 1950 alors qu’on a gagné 20 ans d’espérance de vie), il y a en effet de quoi être pessimiste en ce mois de novembre qui s’annonce, un mois traditionnellement dédié à nos proches défunts.

Météo des marchés

La valeur du mois: WORLDLINE

La société française de solutions de paiement a accusé une perte en bourse de plus de 50% après avoir annoncé qu’elle révisait ses prévisions de croissance organique de chiffre d’affaires de 6% à 7% contre 8% à 10% précédemment. C’est la plus forte baisse enregistrée par une valeur du CAC 40 sur la journée.

Le mot de la fin

Il est coutume de dire qu’un bon débiteur paie rubis sur l’ongle ses factures et ses dettes.

Cette expression du XVIIe siècle a été détournée car en réalité, elle provient d’une pratique qui consistait à verser la dernière goutte de son verre de vin sur son ongle pour la lécher ensuite afin d’honorer la personne lors d’un toast.

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