Economie US: un optimisme excessif?

Daniel Steck, Piguet Galland

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Les investisseurs trop optimistes pourraient aller au-devant d’importantes déceptions durant le premier trimestre 2024.

Alors qu’il y a douze mois, une récession de l’économie américaine était l’hypothèse de base d’une majorité d’économistes, ce scénario ne s’est pas concrétisé en 2023, propulsant le marché des actions vers de nouveaux sommets. Si la résilience de la conjoncture américaine est pour beaucoup dans les performances des bourses américaines, ce sont les anticipations d’un assouplissement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale qui ont alimenté le rallye de fin d’année, ouvrant la porte à un élan d’optimisme généralisé.

Une croissance économique positive et une Fed qui baisse ses taux… le scénario idéal?

Résilience de l’économie et abaissement sensible et rapide des taux directeurs sont toutefois difficilement compatibles. En d’autres termes, le marché se trompe sur le rythme de la détente monétaire et/ou les estimations de croissance sont inexactes. Et malheureusement, les investisseurs se montrent selon nous trop optimistes s’agissant de ces deux variables.

En clair, les investisseurs trop optimistes pourraient aller au-devant d’importantes déceptions durant le premier trimestre 2024.

L’heure est à l’optimisme général, à l’égard non seulement de la croissance, mais aussi de la perspective d’un assouplissement monétaire drastique du côté de la Fed.

Le premier trimestre pourrait se révéler particulièrement volatil

L’heure est à l’optimisme général, à l’égard non seulement de la croissance, mais aussi de la perspective d’un assouplissement monétaire drastique du côté de la Fed, qui créerait un environnement particulièrement porteur pour les actions. D’ailleurs, toujours d’après le consensus, la première baisse de taux devrait intervenir dès mars prochain.

Or, il nous semble prématuré de tabler sur une intervention aussi rapide du Président de la Réserver Fédérale Jerome Powell, alors que l’inflation sous-jacente s’élève encore à près de 4%, ce qui est loin de l’objectif de 2% de la Fed.

De plus, les premiers mois de l’année sont historiquement la période durant laquelle les analystes ajustent de manière marquée leurs projections de croissance, souvent trop ambitieuses. Ce pourrait être particulièrement le cas cette année, alors que la croissance du PIB réel est mise sous pression dans un environnement de désinflation, défavorable aux entreprises.

Comment aborder 2024 sur le marché des actions américaines?

Alors que le sentiment des investisseurs frise l’euphorie, nous préconisons plutôt la prudence. Une exposition réduite aux actions américaines en attendant une consolidation et un meilleur point d’entrée semble adéquate et permettrait de réaliser les profits de la tendance haussière de ces dernières semaines. Les perspectives restent globalement bonnes pour l’économie américaine, qui devrait entamer un nouveau cycle d’expansion économique en deuxième partie d’année, mais jusqu’à ce que les attentes des investisseurs reviennent à des niveaux plus réalistes, gare aux preneurs de risques. 

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